Un accrochage, un feu rouge oublié ou une portière un peu trop rapide… Les accidents de la route arrivent toujours quand on s’y attend le moins. Heureusement, pour éviter que chaque conducteur ne s’emmêle dans les démarches interminables, la convention IRSA simplifie la vie des assurés et des assureurs. Mais comment fonctionne-t-elle exactement, et surtout, que change-t-elle pour vous ? Découvrons ensemble tout ce qu’il faut savoir sur la convention IRSA.
Qu’est-ce que la convention IRSA ?
La convention IRSA, pour Indemnisation et Recours entre Sociétés d’Assurance, est un accord signé entre la plupart des compagnies d’assurance auto en France. Elle sert à accélérer l’indemnisation des dommages matériels après un accident de la route impliquant au moins deux véhicules assurés. Cette procédure garantit à chaque conducteur la prise en charge rapide de son sinistre, selon le montant des réparations estimées par l’expert mandaté par l’assureur.
Créée en 1968 sous le nom d’IDA (Indemnisation Directe des Assurés), elle a évolué jusqu’à devenir la convention IRSA en 2003. Son objectif est simple : simplifier les échanges entre assureurs pour que chaque conducteur soit indemnisé plus vite. La convention ne s’applique qu’aux accidents matériels, pas aux blessures corporelles. Elle concerne les sinistres survenus en France, dans les DOM ou à Monaco, entre des véhicules soumis à l’obligation d’assurance et assurés par des compagnies adhérentes.
La convention IRSA n’a pas de valeur juridique devant les tribunaux. En cas de désaccord, c’est toujours le droit commun, notamment la loi Badinter, qui s’applique.
Comment fonctionne la convention IRSA ?
Lorsqu’un accident de la route survient, votre propre assureur vous indemnise directement, même si vous n’êtes pas responsable. C’est ce qu’on appelle l’indemnisation directe de l’assuré. Une fois l’indemnisation effectuée, votre assureur se retourne contre celui du conducteur responsable pour récupérer la somme versée.
L’évaluation de la responsabilité se fait à partir du constat amiable, du rapport d’expertise et des preuves disponibles. Cet outil est essentiel pour décrire précisément l’accident, le rôle de chaque conducteur et les dommages visibles sur les véhicules. Il permet aux assureurs de déterminer rapidement les responsabilités et d’engager la procédure d’indemnisation sans délai.
Par ailleurs, lorsqu’un sinistre comprend des blessures, les assureurs appliquent les règles de l’indemnisation des dommages corporels. Ce dispositif s’applique aux victimes d’un accident, qu’il s’agisse du conducteur ou des passagers, selon la gravité des préjudices constatés. L’assureur évalue alors les blessures et propose une indemnisation adaptée, conformément aux règles du droit commun.
Enfin, pour accélérer la procédure et éviter tout retard, les compagnies peuvent proposer une avance sur recours. Ce mécanisme permet à l’assuré de recevoir une partie de son indemnisation sans attendre la fin du recours entre assureurs. Ce dispositif réduit considérablement le délai global de règlement et assure une meilleure prise en charge financière immédiate pour l’assuré.
Barème 2025 de la convention IRSA
Pour répartir les responsabilités, les assureurs s’appuient sur le barème IRSA. Il répertorie treize cas types d’accidents de la route, chacun correspondant à une situation concrète : stationnement régulier ou non, dépassement, changement de file, sortie de parking… Ce barème permet d’attribuer à chaque conducteur une part de responsabilité claire et mesurable.
Exemples du barème IRSA 2025
| Cas n° | Situation décrite | Commentaire / responsabilité |
| 10 | Deux véhicules circulent sur la même file et se percutent | Responsabilité partagée selon les circonstances |
| 13 | Véhicules sur deux files différentes | Le conducteur changeant de file est souvent responsable |
| 15 | Changement de file simultané des deux véhicules | Responsabilité partagée 50/50 |
| 40 | Véhicule en stationnement régulier percuté | Le conducteur en mouvement est responsable |
| 43 | Stationnement irrégulier causant un accident | Responsabilité du conducteur mal garé |
| 51 | Sortie de parking ou demi-tour interdit | Le véhicule sortant est en tort |
En 2025, le plafond de recours forfaitaire est fixé à 6 500 euros. En dessous de ce montant, le remboursement entre assureurs est basé sur un forfait d’environ 2 000 euros. Au-delà, le recours est dit “réel”, correspondant au coût exact des réparations. Certains dommages ne donnent lieu à aucun recours, comme la dépréciation du véhicule ou le transport de blessés.
Recours entre assureurs
Après l’indemnisation, votre assureur exerce un recours contre l’assureur du conducteur responsable. Deux situations sont possibles :
| Type de recours | Conditions d’application | Montant / calcul |
| Forfaitaire | Si les dommages sont inférieurs à 6 500 € | Montant fixe d’environ 2 000 €, proportionnel à la responsabilité |
| Réel | Si les dommages dépassent 6 500 € | Remboursement du coût réel des réparations |
Ce mécanisme permet une indemnisation rapide pour l’assuré, tandis que les échanges entre assureurs se règlent en parallèle, sans ralentir le versement.
Quels sont les avantages de la convention IRSA ?
La convention IRSA a de nombreux atouts pour les conducteurs comme pour les assureurs. Elle simplifie les démarches et raccourcit considérablement les délais d’indemnisation. En cas de sinistre, vous n’avez qu’un interlocuteur : votre assureur. Plus besoin de contacter celui du conducteur fautif ou d’attendre des semaines pour être indemnisé.
Avantages et inconvénients comparés
| Avantages | Inconvénients |
| Délai d’indemnisation raccourci | Barème parfois trop rigide |
| Démarches simplifiées pour l’assuré | Facteurs humains souvent ignorés |
| Moins de désaccords entre assureurs | Risque d’indemnisation minorée |
| Réduction des frais de gestion | Non prise en compte de certains dommages |
| Processus aligné avec le Code de la route | Application peu flexible dans certains cas |
Pour les compagnies, le gain de temps est considérable : moins de contentieux, moins de frais, et une meilleure efficacité globale. Cette fluidité profite aussi aux assurés, qui bénéficient de tarifs plus stables à long terme.
Quels sont les inconvénients de la convention IRSA ?
La convention IRSA n’est pas parfaite. Son barème ignore certains facteurs humains ou mécaniques qui peuvent pourtant influencer un accident : vitesse, éclairage, état du véhicule, etc. Elle peut donc parfois aboutir à une indemnisation moins avantageuse pour l’assuré.
Le recours forfaitaire pose également problème, car il ne couvre pas toujours la totalité des frais engagés, surtout pour les réparations importantes. Certains dommages ne sont pas pris en compte, et les assurés peuvent avoir l’impression d’être sous-indemnisés. Enfin, comme la convention est un accord entre assureurs, elle ne protège pas toujours les intérêts individuels des conducteurs.
Peut-on refuser la convention IRSA ?
Oui, c’est possible. La convention IRSA n’a pas de valeur juridique pour les assurés. Selon l’article 1199 du Code civil, un contrat ne lie que ses signataires. Vous pouvez donc refuser son application et demander que votre sinistre soit traité selon le droit commun.
Mais attention : refuser la convention rallonge considérablement les délais d’indemnisation. Vous devrez attendre qu’un juge tranche la responsabilité, ce qui peut prendre plusieurs mois. Dans certains cas, votre assureur peut décider de résilier votre contrat à l’échéance suivante.
Voici les cas où le refus de la convention IRSA peut être envisagé :
- Si vous estimez que la responsabilité retenue par votre assureur ne reflète pas les circonstances réelles de l’accident.
- Si le barème IRSA aboutit à une indemnisation inférieure à ce que prévoit le droit commun.
- Si le recours forfaitaire entraîne une perte financière importante.
- Si vous souhaitez défendre votre dossier devant un tribunal pour obtenir une réévaluation complète.
La convention IRSA reste avant tout un outil destiné à simplifier la gestion des sinistres auto. Même si elle comporte quelques limites, elle permet aux conducteurs d’être indemnisés plus vite et de reprendre la route sans attendre. Un compromis entre rapidité, efficacité et simplicité, au service des automobilistes.
- La convention IRSA est un accord entre assureurs pour accélérer l’indemnisation des sinistres matériels, en permettant à chaque compagnie d’indemniser directement son assuré avant de se rembourser auprès de l’assureur du conducteur responsable.
- Elle repose sur un barème commun qui détermine la responsabilité des conducteurs selon différents scénarios d’accident, garantissant un traitement rapide et standardisé des sinistres entre véhicules assurés.
- L’assuré bénéficie d’une procédure simplifiée et rapide, mais certains facteurs (vitesse, alcoolémie, état du véhicule) ne sont pas pris en compte, pouvant parfois réduire le montant de l’indemnisation.
- Il est possible de refuser la convention IRSA pour faire valoir ses droits selon le droit commun, mais cette démarche rallonge les délais et peut compliquer la procédure avec l’assureur.
FAQ
La convention IRSA est un accord entre compagnies d’assurance auto visant à accélérer le règlement des sinistres matériels entre véhicules assurés. Chaque assureur indemnise directement son propre assuré, puis se rembourse auprès de l’assureur du conducteur responsable. Ce système simplifie les démarches, réduit les délais d’indemnisation et s’appuie sur un barème commun pour déterminer les responsabilités entre les conducteurs impliqués dans un accident.
Après un accident, l’assuré déclare le sinistre à son assureur qui indemnise directement les dommages subis, même si l’assuré n’est pas responsable. Cette procédure repose sur le constat amiable, les rapports d’expertise et le barème IRSA pour évaluer la responsabilité. Ensuite, l’assureur se retourne contre celui du conducteur fautif pour récupérer le montant versé, selon un recours forfaitaire ou réel entre assureurs.
Un assuré peut refuser la proposition d’indemnisation de son assureur s’il estime qu’elle ne correspond pas à la réalité de l’accident. Il peut alors demander l’application du droit commun, consulter un expert automobile indépendant ou saisir la justice. Ce recours rallonge toutefois les délais et peut entraîner des frais supplémentaires, car la convention IRSA ne lie juridiquement que les compagnies d’assurance signataires.
Pour prouver votre non-responsabilité, il faut fournir un constat amiable précis, mentionnant les circonstances exactes de l’accident et les positions des véhicules. Les témoignages, photos, vidéos et rapports de police sont également essentiels pour étayer votre version. Ces éléments permettent à l’assureur d’analyser objectivement les faits et d’appliquer correctement le barème IRSA pour déterminer la responsabilité de chaque conducteur.
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