Comment une simple location Airbnb peut se transformer en squat
- Une faille du droit français empêche d’expulser un locataire Airbnb entré légalement, même s’il refuse de partir.
- Les propriétaires se retrouvent bloqués dans de longues procédures civiles, sans recours immédiat à la loi anti-squat.
- Airbnb n’est pas responsable : les hôtes doivent se protéger avec une assurance adaptée et un contrat écrit.
- Pour éviter ces situations, vigilance, vérifications d’identité et clauses claires sont indispensables avant toute location.
Imaginez : vous louez votre appartement sur Airbnb, tout se passe bien, le locataire arrive, paye, profite de son séjour… puis refuse de partir. La serrure change, les compteurs aussi. Et vous, propriétaire, restez dehors. Ce scénario, de plus en plus courant, repose sur une faille juridique. Une zone grise du droit français qui permet à certains locataires malintentionnés de transformer une location temporaire en squat durable.
Le cas du locataire qui refuse de partir
Tout commence comme une location classique. Vous acceptez une assurance location sur Airbnb, le paiement est effectué, le voyageur s’installe. Jusque-là, tout est normal. Mais à la fin du séjour, le locataire ne part pas. Pire, il change la serrure et met les compteurs à son nom. Impossible de récupérer le logement. Vous pensez pouvoir utiliser la loi anti-squat ? Raté.
Cette loi de 2023 ne s’applique qu’aux occupations illégales. Or, dans ce cas, l’occupant est entré avec votre accord, ce qui change tout. Juridiquement, il n’est pas un squatteur, mais un locataire qui refuse de partir. C’est toute la subtilité. Le propriétaire doit alors entamer une procédure civile longue et coûteuse, parfois sur plusieurs mois voire des années.
La faille juridique qui bloque l’expulsion des faux locataires
Le problème vient du cadre juridique actuel. La loi du 27 juillet 2023 prévoit une expulsion rapide en 72 heures pour les squats avérés. Mais elle exclut les personnes entrées avec l’autorisation du propriétaire. Ce vide juridique ouvre la porte à des abus.
Certains locataires profitent de cette zone grise pour occuper un logement sans payer. Le propriétaire, lui, se retrouve démuni. Impossible d’utiliser la voie pénale, et la voie civile s’étire dans le temps. Les juges exigent souvent des preuves de l’accord initial, des échanges, voire du contrat. Sans ces documents, la défense devient encore plus complexe. Un médiateur en assurance peut aussi être utile si un désaccord survient sur les indemnités.
Le droit français distingue clairement le squat de la location légale. Un squat, c’est une intrusion sans autorisation. Ici, c’est une occupation avec accord. Et cette différence change tout.
Airbnb face à la responsabilité des propriétaires
La plateforme Airbnb n’est pas directement responsable du comportement de ses utilisateurs. Mais son rôle fait débat. Certaines décisions de justice ont reconnu qu’elle devait mieux contrôler les annonces et les identités. D’autres jugements rappellent que le propriétaire reste responsable du respect de la loi.
Airbnb propose bien une “Garantie Hôte” pour couvrir certains dommages, mais elle ne concerne pas les occupations illégales. Si un locataire s’installe durablement, cette garantie ne joue pas. Les propriétaires doivent donc vérifier leurs contrats d’assurance habitation ou souscrire une assurance spécifique pour se protéger de ce risque. En cas de refus de prise en charge, une assignation en justice peut devenir nécessaire.
Les obligations de l’hôte sont nombreuses : logement en bon état, respect des règles locales, assurance adaptée. Et en cas de litige, la plateforme ne peut pas se substituer à la justice.

Les recours possibles pour récupérer un logement squatté
Quand un locataire refuse de partir, plusieurs étapes sont nécessaires. Il faut d’abord faire constater la situation par un commissaire de justice. Ensuite, un avocat peut déposer une demande d’expulsion au tribunal judiciaire. Cette procédure peut durer des mois, le temps que le juge statue.
Pendant ce temps, le propriétaire ne peut ni changer la serrure ni couper l’électricité. Ces actions sont interdites et assimilées à une violation de domicile. La sanction est lourde : jusqu’à trois ans de prison et 30 000 euros d’amende. Ce risque rappelle celui d’un cambriolage, où toute intrusion non autorisée doit être traitée par la voie légale.
Certains avocats conseillent d’anticiper le risque en signant un contrat de location parallèle à la réservation Airbnb. Ce document, même simple, facilite la preuve du caractère temporaire du séjour et peut accélérer les procédures.
Les bons gestes pour éviter un squat après une location Airbnb
La prévention reste la meilleure arme. Avant d’accepter une réservation, il est prudent de :
- Vérifier l’identité du locataire et ses avis.
- Poser quelques questions sur la durée et le motif du séjour.
Ces vérifications simples évitent bien des désagréments. Certains propriétaires installent aussi des systèmes de sécurité connectés ou des caméras à l’extérieur (dans le respect de la loi). D’autres préfèrent limiter les locations longues pour réduire le risque.
Un autre point souvent oublié : informer sa compagnie d’assurance. Certaines polices excluent la location de courte durée. Mieux vaut vérifier avant de se lancer, surtout en cas de sinistre ou de dégâts matériels causés par un occupant qui reste trop longtemps.
Une faille exploitée dans un marché immobilier sous tension
Ce type de squat survient dans un contexte de crise du logement. Près de quatre millions de personnes sont mal logées en France. Les tensions sur le marché rendent les locations touristiques encore plus attractives.
À Paris, on compte près de 90 000 logements Airbnb. Autant d’opportunités pour des locataires malhonnêtes. Les pouvoirs publics tentent de réguler la situation, mais la demande reste forte et les lois évoluent lentement.
Certaines villes imposent désormais un enregistrement obligatoire des meublés touristiques. D’autres limitent la durée annuelle de location à 120 jours. Ces mesures visent à protéger le parc locatif résidentiel, mais elles ne résolvent pas la faille juridique. Le problème touche aussi les biens anciens, où une fissure dans le système légal laisse passer les abus.
Cet article a été rédigé à titre purement informatif. Les garanties et situations décrites sont susceptibles de ne pas être incluses dans l’offre d’assurance Leocare. Pour en savoir plus sur nos produits d’assurance, nous vous invitons à vous rendre sur cette page.
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