Malus écologique : pourquoi le gouvernement renonce à durcir la taxe jusqu’en 2028

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Par Christophe Djafar Mis à jour le 21 novembre 2025 9 min. de lecture
En résumé
  • Le gouvernement a annulé le durcissement le plus sévère du malus écologique automobile qui aurait pu atteindre 100 000 euros en 2028, suite à la forte opposition des députés.

  • Malgré ce retrait, le barème déjà voté pour 2026 est maintenu, abaissant le seuil de taxation à 108 grammes de CO2 par kilomètre et fixant le plafond maximal à 80 000 euros.

  • Le malus au poids sera étendu dès 2026 avec un seuil abaissé à 1 500 kilogrammes, et la suppression du plafonnement de l’accumulation des deux malus est prévue pour 2028.

  • L’achat de voitures électriques ou hybrides entraîne des coûts de réparation supérieurs d’environ 15%, ce qui se traduit par une prime d’assurance auto plus élevée pour les propriétaires.

pot echappement voiture

L’achat d’un nouveau véhicule est souvent une source de questionnement, surtout quand la fiscalité environnementale s’en mêle. Le malus écologique, cette taxe qui vise à décourager l’achat de voitures trop polluantes, est un sujet d’actualité bouillant qui impacte directement votre budget et vos choix. Alors que l’on s’attendait à un grand coup de massue avec des seuils abaissés et des montants record, l’exécutif a fait volte-face, annonçant le retrait de son projet de durcissement jusqu’en 2028.

L’abandon d’un durcissement très attendu

Fin de partie pour la proposition la plus ambitieuse du projet de loi de finances pour 2026. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a créé la surprise en annonçant que le gouvernement renonçait à son plan initial d’alourdir considérablement le malus CO2. Cette mesure, qui cristallisaient les divergences et suscitaient de vifs débats, a finalement été retirée du PLF 2026.

L’idée de départ était pourtant claire : prolonger l’effort écologique au-delà des mesures déjà votées et frapper plus fort les véhicules les plus émetteurs. Le but avoué était bien sûr d’encourager l’achat de véhicules moins polluants. Cependant, face à la résistance de nombreux députés, ce nouveau tour de vis sur la fiscalité automobile n’aura pas lieu. Le rétropédalage implique donc un maintien des barèmes actuels jusqu’en 2028, au grand soulagement de certains constructeurs et des automobilistes qui privilégient les modèles lourds ou thermiques.

Ce que prévoyait le projet de loi de finances (PLF 2026)

Vous devez vous rappeler ce qui était sur la table pour mesurer l’ampleur du retrait. Si le gouvernement avait maintenu sa trajectoire initiale, l’évolution du malus aurait été progressive et très coûteuse, transformant l’achat de certains modèles en véritable investissement fiscal.

  • Le malus CO2 devait augmenter de 10 000 euros tous les ans, faisant grimper l’addition.
  • Le plafond maximal devait atteindre 100 000 euros en 2028, un montant qui aurait pu financer un petit studio dans certaines villes.
  • Le seuil de déclenchement du malus était censé être abaissé progressivement :
    • 108 grammes de CO2 par kilomètre dès 2026.
    • 103 grammes de CO2 par kilomètre en 2027.
    • 98 grammes de CO2 par kilomètre en 2028.

La bonne nouvelle, c’est que ce durcissement à marche forcée a été annulé, vous donnant plus de marge de manœuvre si vous visez un véhicule avec des émissions situées dans cette tranche. Des dispositifs comme le leasing social visent aussi à rendre l’accès à la mobilité plus simple.

Pourquoi ce changement de cap ?

La fronde parlementaire a joué un rôle déterminant dans cette décision. Les demandes d’assouplissement de la taxe se sont multipliées, souvent au nom de la justice sociale ou de la réalité territoriale. Il s’agissait de ne pas pénaliser de manière excessive certains foyers ou certaines régions.

Les demandes des députés visaient notamment :

  • L’exonération totale du malus au poids pour les familles nombreuses (à partir de trois enfants), allant au-delà du simple abattement déjà existant. L’objectif étant de reconnaître le besoin d’espace et de véhicules plus grands pour ces foyers.
  • Des demandes d’exonération ou d’abattements spécifiques pour les territoires ultramarins et le secteur de la location courte durée. Dans ces zones, l’offre de véhicules moins émetteurs est structurellement plus limitée, rendant l’application du malus particulièrement punitive.
  • Les groupes politiques ont également rejeté les amendements qui proposaient de durcir d’autres taxes ou de transformer le barème du malus masse, confirmant une volonté générale d’apaisement de la fiscalité automobile lors de l’examen de ce budget.

Le gouvernement a donc choisi l’apaisement en retirant le durcissement le plus controversé, préférant maintenir le cadre fiscal existant.

suv

Les barèmes du malus CO2 maintenus jusqu’en 2028

Puisque le durcissement le plus sévère a été abandonné, c’est le barème qui avait été voté lors du budget 2025 qui restera la référence. Vous devez savoir qu’il s’agit tout de même d’un barème plus sévère que celui de l’année précédente, mais il offre une meilleure visibilité aux acheteurs pour les années à venir.

En 2026, si vous achetez une voiture neuve, le malus auto se déclenchera dès 108 grammes de CO2 par kilomètre (contre 113 g/km en 2025). Cela signifie qu’un plus grand nombre de modèles sera concerné.

Voici quelques exemples pour vous donner une idée des montants à payer, basés sur le barème CO2 voté :

émissions de CO2 par kilomètre (g/km)malus CO2 en 2026 (montant en euros)
10850 €
116230 €
125540 €
130983 €
1402 205 €
1504 279 €
1608 770 €
17022 380 €
18045 990 €
192 et plusplafond maximal à 80 000 €

Il est clair que l’augmentation devient très rapide au-delà des 140 g/km. C’est une information que vous devez prendre en compte au moment de la commande pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Pour ce qui est de la fin de la période, notez que dans l’état actuel des textes, le plafond maximal pour 2028 se maintiendrait à 90 000 euros pour des émissions égales ou supérieures à 190 g CO2/km. Ce montant est plus faible que les 100 000 euros initialement prévus, un petit bol d’air pour les acheteurs de très gros modèles.

L’extension du malus au poids : ce qui change vraiment en 2026

Même si le malus CO2 a été en partie épargné du durcissement, vous devez faire le calcul pour savoir quel véhicule est le plus rentable à l’achat. Une autre taxe subit une évolution : le malus au poids, ou malus masse. Il s’agit d’une taxe qui pénalise les véhicules trop lourds, et elle est bien étendue et durcie à partir de 2026. Vous devez y prêter attention, car elle peut s’ajouter au malus CO2.

Le nouveau seuil et les abatements spécifiques

À compter du 1er janvier 2026, de nouvelles règles entrent en vigueur pour le malus masse.

  • Seuil de déclenchement : il sera abaissé à 1 500 kg (contre 1 600 kg ou plus précédemment). Cela fait entrer un grand nombre de modèles sur le marché dans le champ de la taxe, y compris une partie de la moyenne gamme.
  • Le barème est progressif :
    • 10 € par kg entre 1 500 et 1 699 kg.
    • 15 € par kg entre 1 700 et 1 799 kg.
    • 30 € par kg au-dessus de 2 000 kg.

Concernant les motorisations moins polluantes, les règles d’abattement sont précises :

  • Véhicules électriques : ils bénéficient d’un abattement de 600 kg jusqu’en 2028. Toutefois, ils seront soumis à ce malus à partir du 1er juillet 2026 s’ils ne répondent pas à un score environnemental jugé suffisant.
  • Véhicules hybrides simples : un abattement de 100 kg leur sera appliqué jusqu’en 2028.
  • Véhicules hybrides rechargeables : ils profiteront d’un abattement de 200 kg.

Le cumul des malus sans plafond

L’une des mesures maintenues par le PLF 2026 concerne le cumul des deux taxes : le malus CO2 et le malus au poids.

Jusqu’à présent, le montant total des deux taxes ne pouvait pas dépasser le plafond du malus CO2 (par exemple, 70 000 euros en 2025). Cependant, à partir de 2028, cette limite sera supprimée. Cela signifie qu’il sera possible de payer le montant total de ces deux taxes sans plafonnement. Par exemple, un gros SUV très polluant pourrait se retrouver avec une taxation totale bien supérieure à 90 000 euros. Vous devez donc vérifier à la fois le poids et les émissions de votre future voiture, car l’addition, bien que moins sévère que les 100 000 euros initialement prévus, pourrait être très élevée.

Malus écologique et assurance auto : attention aux tarifs

Le malus CO2 vise à vous faire acheter des voitures moins polluantes, souvent des modèles hybrides ou électriques. Si c’est une excellente nouvelle pour l’environnement, cela a une conséquence directe sur votre prime d’assurance.

Des études réalisées par des organismes spécialisés dans les réparations automobiles montrent que le coût de réparation des voitures électrifiées est, en moyenne, plus élevé que celui des modèles thermiques. Cette différence peut atteindre plus de 15 % pour les véhicules hybrides par rapport aux modèles essence. Puisque le coût des réparations est plus élevé pour votre assureur, cela se répercute directement sur le montant de votre cotisation. Vous pourriez donc vous exposer à des tarifs plus élevés si vous optez pour un véhicule électrique ou hybride.

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse des frais de réparation, qui font monter le prix de l’assurance :

  • Le coût des pièces détachées : les pièces des véhicules électriques et hybrides sont souvent plus chères. Cela inclut les composants high-tech et les systèmes de détection. De plus, pour alléger le véhicule, les constructeurs utilisent des matériaux comme l’aluminium, plus chers et plus difficiles à réparer que l’acier traditionnel.
  • Les pièces non réparables : après un accident, certaines pièces électroniques ou de carrosserie doivent être remplacées intégralement. Par exemple, les bandeaux lumineux qui traversent l’arrière du véhicule peuvent coûter plusieurs milliers d’euros à remplacer seuls.
  • La main-d’œuvre spécialisée : la réparation de ces véhicules exige une expertise spécifique, notamment pour manipuler les systèmes haute tension et les batteries. Le temps de travail et le taux horaire de la main-d’œuvre sont donc supérieurs. Maîtriser l’entretien d’une voiture électrique est la clé pour réduire ce coût.

Cette situation est intéressante : si le malus vous pousse vers le véhicule électrique, vous devez être conscient que ce choix a un impact à long terme sur votre budget assurance.

Pour vous assurer d’obtenir les offres les plus compétitives, vous avez tout intérêt à utiliser un comparateur en ligne. C’est une démarche simple et rapide qui vous permettra de trouver l’équilibre idéal entre la fiscalité (malus) et les frais récurrents (assurance). Vous avez de nombreuses options pour les véhicules électriques, prenez le temps de les comparer. Vous fournirez ainsi les informations nécessaires pour comparer les garanties et les prix de plusieurs assureurs, ce qui vous donne la meilleure chance de maîtriser votre budget automobile global.

Cet article a été rédigé à titre purement informatif. Les garanties et situations décrites sont susceptibles de ne pas être incluses dans l’offre d’assurance Leocare. Pour en savoir plus sur nos produits d’assurance, nous vous invitons à vous rendre sur cette page.

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