Les motos et scooters ont-ils le droit de circuler sur les pistes cyclables ?

Par Christophe Djafar | le 16 octobre 2025 | 6 min. de lecture
moto piste cyclable
En résumé
  • Les motos et scooters n’ont pas le droit de circuler sur les pistes cyclables, sauf signalisation spécifique (panneau M4d2) autorisant certains cyclomoteurs légers.
  • Le décret 2022-31 autorise les draisiennes et cyclomoteurs électriques limités à 25 km/h, 30 kg et 350 W.
  • Ces pistes sont réservées aux mobilités douces pour préserver la sécurité des cyclistes et éviter la cohabitation risquée avec les véhicules motorisés.
  • Enfreindre cette règle entraîne une amende de 135 €, voire une mise en fourrière du véhicule en cas de stationnement gênant.

Les pistes cyclables fleurissent partout. Entre les vélos, les trottinettes et les draisiennes électriques, la cohabitation devient parfois sportive. Mais qu’en est-il des motos et scooters ? Peuvent-ils s’y aventurer ? La réponse n’est pas si simple, et elle dépend surtout du Code de la route. L’assurance moto Leocare vous explique tout.

Ce que prévoit le Code de la route pour les motos et scooters

Les pistes cyclables sont des voies réservées. Elles sont destinées aux vélos, aux vélos à assistance électrique et à certains engins électriques comme les trottinettes ou les gyropodes. Ces voies sont séparées de la circulation pour protéger les usagers les plus vulnérables. Avant d’assurer votre deux-roues, pensez à bien vérifier les conditions d’assurance auto-moto adaptées à votre profil.

Les deux-roues motorisés, comme les motos et scooters, n’y ont pas leur place. Le Code de la route (article R110-2) est très clair : ces véhicules sont exclus de ces voies. Leur moteur, qu’il soit thermique ou électrique, les classe dans la catégorie des véhicules motorisés. Ils doivent donc rester sur la chaussée.

Il faut aussi distinguer les pistes cyclables obligatoires et facultatives :

  • Piste obligatoire : panneau rond bleu avec un pictogramme de vélo (type B22a). Les cyclistes doivent obligatoirement l’emprunter.
  • Piste facultative : panneau carré bleu (type C113). Elle est simplement conseillée, sans obligation.

Cette distinction, souvent méconnue, explique pourquoi tous les cyclistes ne sont pas systématiquement sur les pistes. En cas de piste obligatoire non empruntée, une contravention peut être infligée, sauf si la piste est impraticable ou dangereuse.

panneaux velos

Rouler sur une piste cyclable avec une moto ou un scooter, c’est risquer une amende de 135 euros. Aucun point ne sera retiré du permis, mais le portefeuille, lui, s’en souviendra.

Les rares exceptions qui autorisent certains deux-roues

Il existe quelques cas particuliers. Certaines pistes peuvent accueillir des scooters ou cyclomoteurs légers, mais uniquement si un panneau l’indique. Ce petit panneau s’appelle le M4d2, et il montre un cyclomoteur sous le symbole du vélo. Si vous comptez rouler avec un scooter, assurez-vous qu’il soit bien homologué et conforme au futur contrôle technique des deux-roues en 2025.

Ce panonceau M4d2 élargit le droit de passage à certains deux-roues, à condition qu’il soit présent. Il est rétro-réfléchissant, respecte les normes françaises et se fixe sous le panneau principal. En dehors de ces cas, les deux-roues motorisés doivent impérativement rester sur la chaussée.

Rouler sur une piste sans y être autorisé n’est pas qu’une question d’amende. C’est aussi une question de sécurité pour les cyclistes et les piétons.

Les cyclomoteurs légers et draisiennes électriques sur les pistes

Depuis janvier 2022, le décret n° 2022-31 a changé la donne. Il autorise les cyclomoteurs légers à circuler sur les pistes cyclables. Ce sont de petits engins électriques, souvent appelés draisiennes motorisées. Ils ressemblent à des vélos sans pédales, mais avec un moteur. Avant d’envisager une draisienne électrique, prenez le temps de consulter la réglementation des vélos électriques pour connaître les limites de vitesse et de puissance autorisées.

Pour être autorisé à rouler sur une piste cyclable, le véhicule doit répondre à plusieurs critères :

  • Être électrique ;
  • Peser moins de 30 kg ;
  • Ne pas dépasser 25 km/h ;
  • Ne pas avoir de siège passager ;
  • Avoir un moteur d’une puissance inférieure ou égale à 350 W.

Ces véhicules sont considérés comme des engins de déplacement personnel motorisés (EDPM). Ils se rangent donc aux côtés des trottinettes électriques ou gyropodes. Une évolution logique dans un monde où la mobilité électrique prend de plus en plus de place.

scooter

Pourquoi les motos et scooters sont interdits sur les pistes cyclables

Les pistes cyclables sont pensées pour la sécurité. Leur objectif : protéger les cyclistes et favoriser les déplacements doux. Introduire des véhicules plus puissants et rapides, comme les scooters ou motos, bouleverserait cet équilibre fragile.

Les vitesses sont très différentes entre les usagers. Un vélo roule autour de 15 à 20 km/h, un cyclomoteur léger atteint 25 km/h, tandis qu’un scooter peut monter à 45 km/h. Mélanger ces vitesses crée des situations à risque : distances de freinage, maniabilité, taille des véhicules… tout varie. Résultat : plus de frayeurs et parfois des accidents. Si votre trottinette dépasse les 25 km/h, vérifiez qu’elle n’entre pas dans le cadre d’un débridage illégal, une pratique strictement interdite par la loi.

Les associations cyclistes tirent la sonnette d’alarme. La présence de deux-roues motorisés pourrait décourager les cyclistes, surtout les débutants. La peur du danger freinerait l’essor du vélo, pourtant encouragé pour des raisons de santé et d’environnement.

Les conséquences sur la cohabitation entre usagers

La cohabitation sur les pistes cyclables demande du respect. Chaque type d’usager a ses habitudes, sa vitesse et sa perception du danger. Quand un scooter s’y aventure, même brièvement, les cyclistes doivent redoubler de vigilance. Le sentiment d’insécurité augmente, et l’ambiance change. Si vous vous arrêtez sur une piste cyclable, même pour déposer un passager, sachez que c’est interdit et passible d’une amende.

À l’inverse, certains usagers de draisiennes ou trottinettes électriques trouvent dans ces pistes un espace plus sûr. Ils échappent au trafic dense et profitent d’une conduite plus fluide. La clé, c’est la modération. Rouler doucement, anticiper les gestes des autres et rester attentif.

Les collectivités doivent aussi s’adapter. L’arrivée de nouveaux engins impose des aménagements : voies plus larges, signalisation claire et contrôles accrus. Sans cela, la confusion règne, et chacun risque de faire sa propre interprétation des règles.

Les sanctions en cas de circulation interdite

Le Code de la route ne plaisante pas avec la sécurité. Circuler sur une piste cyclable avec une moto ou un scooter est puni d’une amende de 135 euros. Aucun retrait de points, mais une contravention de 4e classe. La même sanction s’applique en cas de stationnement gênant sur une piste cyclable. Et dans ce cas, le véhicule peut être mis en fourrière. Pour éviter toute mauvaise surprise, vérifiez aussi que votre moto est bien assurée avant de partir sur les routes de France.

Ces règles peuvent sembler strictes, mais elles visent à protéger tout le monde. Les pistes cyclables ne sont pas de simples raccourcis. Ce sont des espaces dédiés aux mobilités douces, et leur respect garantit une meilleure cohabitation urbaine.

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