Utilisation du klaxon au volant : qu’autorise le Code de la Route ?

Par Christophe Djafar | le 21 octobre 2025 | 7 min. de lecture
klaxon volant
En résumé
  • Le klaxon est un outil de sécurité servant à signaler un danger immédiat ou une absence de visibilité, jamais un moyen d’expression ou d’impatience.
  • En ville, il n’est autorisé qu’en cas de risque réel et imminent pour éviter une collision.
  • Hors agglomération, il sert à prévenir les autres usagers, tandis que la nuit, les appels de phares sont privilégiés.
  • Un usage abusif entraîne une amende jusqu’à 150 €, sans retrait de points ; le klaxon doit rester un signal bref, respectueux et conforme au Code de la route.

Le klaxon, on y pense souvent quand un conducteur nous coupe la route. Pourtant, cet avertisseur sonore n’est pas un jouet. Il a un rôle bien précis : signaler un danger ou avertir de sa présence. Entre usage autorisé, sanctions et bon sens, voici tout ce que vous devez savoir pour klaxonner malin et responsable.

Le klaxon, un outil de sécurité avant tout

Le klaxon équipe tous les véhicules motorisés. Il permet d’attirer l’attention d’un autre usager quand la situation devient risquée. Son bruit, compris entre 90 et 110 décibels, est puissant et doit rester exceptionnel. Utilisé à tort, il dérange, stresse et participe à la pollution sonore quotidienne.

Historiquement, le terme vient de l’entreprise Klaxon, fondée au début du XXᵉ siècle par M. Lovell. Il a choisi un mot grec, klazō, qui signifie « hurler ». Depuis, le nom est resté, même si le dispositif s’appelle en réalité « avertisseur sonore ». Avant d’appuyer sur le centre du volant, il faut réfléchir : est-ce un danger ou juste une impatience ?

Quand peut-on klaxonner en ville ?

En ville, la règle est stricte. L’article R416-1 du Code de la route autorise l’usage du klaxon uniquement en cas de danger immédiat. Cela veut dire que vous pouvez l’utiliser pour éviter une collision. Pas pour dire bonjour, ni pour accélérer le départ au feu vert. Si un véhicule recule sans vous voir, ou si un piéton traverse sans regarder, un coup bref suffit à signaler le risque.

La jurisprudence précise d’ailleurs cette notion de « danger immédiat » : il doit s’agir d’un risque réel, sérieux et imminent. Un simple désagrément ou un retard ne justifie jamais un signal sonore. Dans ce contexte, la courtoisie entre conducteurs joue un rôle tout aussi important. Respecter les autres usagers permet souvent d’éviter d’avoir à klaxonner sans raison.

Les coups répétés sont interdits. La durée du signal doit être la plus courte possible. Le but est de protéger, pas de protester. Utiliser le klaxon pour manifester un agacement, fêter une victoire ou exprimer un état d’âme, c’est une infraction. En ville, chaque bruit compte, et un coup de klaxon inutile se transforme vite en nuisance pour les riverains.

Comment utiliser le klaxon hors agglomération ?

Dès qu’on quitte la ville, les règles changent un peu. Sur une route de campagne, dans un tunnel ou à l’approche d’un virage serré, le klaxon peut être très utile pour avertir les autres usagers de votre présence. C’est une manière simple de dire « attention, j’arrive » quand la visibilité est réduite.

La nuit, le réflexe doit être différent. L’usage du klaxon est limité aux situations de nécessité absolue. Pour signaler un danger sans réveiller tout le voisinage, le Code préconise les appels de phares. L’appel de phare consiste à alterner rapidement les feux de route et les feux de croisement pour attirer l’attention. C’est un geste courtois, efficace et beaucoup plus discret. Un petit flash lumineux vaut souvent mieux qu’un grand bruit. Ce type de signalisation lumineuse renforce la sécurité sans générer de pollution sonore.

Les situations où le klaxon est interdit

Certaines situations ne souffrent aucune discussion. Il est interdit de klaxonner pour manifester sa colère, saluer quelqu’un ou célébrer un événement. Ces gestes, anodins en apparence, peuvent surprendre un autre conducteur ou effrayer un piéton. Le klaxon est un avertisseur, pas un outil de communication.

Voici les cas dans lesquels le klaxon est strictement interdit :

  • Manifester sa colère ou son impatience ;
  • Féliciter les mariés ou célébrer une victoire ;
  • Prévenir un conducteur que le feu est passé au vert ;
  • Rappeler à quelqu’un qu’il gêne ;
  • Saluer une connaissance.

Un seul coup bref suffit. Multiplier les pressions sur le volant, c’est comme crier dans un mégaphone : inutile et irritant. Ces comportements font partie des incivilités les plus fréquentes sur la route.

formulaire amende contravention

Les sanctions prévues en cas d’abus de klaxon

Un usage abusif du klaxon entraîne une contravention de deuxième classe, avec une amende forfaitaire de 35 euros, minorée à 22 euros ou majorée à 75 euros. En cas de mauvaise volonté, elle grimpe jusqu’à 150 euros. Cette infraction ne retire pas de points sur le permis, mais elle reste enregistrée.

Si le klaxon de votre véhicule n’est pas homologué, c’est une contravention de troisième classe. Le montant forfaitaire passe alors à 68 euros, majoré jusqu’à 180 euros. Trompes multiples, sirènes ou sons fantaisistes sont interdits. Ils créent une confusion sonore dangereuse sur la route.

Et pour les cyclistes ? L’absence de sonnette audible à 50 mètres entraîne une amende de 11 euros. Là encore, pas de points en moins, mais un rappel à la prudence.

À noter : certaines communes peuvent renforcer ces règles par des arrêtés municipaux pour limiter les nuisances sonores dans les zones sensibles. Mieux vaut donc vérifier la signalisation locale avant de s’en servir.

Les bons réflexes pour une utilisation responsable du klaxon

Avant d’appuyer, posez-vous une question simple : est-ce vraiment nécessaire ? Si la réponse est non, mieux vaut s’abstenir. Un seul coup bref suffit à prévenir d’un danger. Le klaxon n’est pas un exutoire au stress du trafic.

La nuit, pensez aux appels de phares. En alternant rapidement vos feux, vous signalez votre présence sans déranger tout le quartier. C’est une manière respectueuse de communiquer entre conducteurs. Ces petits gestes font la différence entre une route apaisée et une route bruyante. Ils participent à une meilleure circulation et à un environnement plus calme pour tous.

Lors du contrôle technique, un klaxon défectueux entraîne un refus. Il faut alors revenir pour une contre-visite. Changer l’avertisseur sonore coûte entre 5 et 30 euros, et avec la main-d’œuvre, jusqu’à 100 euros. Autant dire qu’un entretien régulier évite des tracas inutiles.

Pour les routes de montagne ou de campagne, n’hésitez pas à l’utiliser brièvement avant un virage très serré, un croisement étroit ou un dépassement de cycliste. Là encore, le bon sens reste le meilleur allié. Mieux vaut un petit rappel sonore qu’un geste d’agressivité inutile.

Pourquoi le Code de la route encadre strictement l’utilisation du klaxon ?

Le bruit du klaxon peut atteindre celui d’une discothèque. Imaginez ce vacarme multiplié par des centaines de voitures. Les résidents en ville subissent déjà les moteurs, les sirènes et les travaux. Ajouter des coups de klaxon inutiles, c’est aggraver le quotidien de tous.

Ces règles ont un double objectif : protéger la sécurité routière et réduire la pollution sonore. Le klaxon doit rester un signal d’urgence, pas un bruit d’ambiance. Sur la route, la courtoisie vaut mieux que le décibel. D’ailleurs, les forces de l’ordre verbalisent rarement, mais cela ne signifie pas que tout est permis : mieux vaut prévenir que payer.

Klaxonner, c’est avant tout protéger, pas s’imposer. Un conducteur patient, attentif et respectueux participe à une route plus sûre et plus calme. Et au fond, c’est bien là le but : arriver à bon port, sans bruit inutile, et avec le sourire. Sur la route, un bon avertisseur et un peu de bon sens valent mieux qu’un excès de décibels.

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