Un petit impact, une ligne discrète sur le verre… et la question se pose : peut-on vraiment continuer à rouler sans se faire arrêter ou sanctionner ? Entre le doute et l’envie de repousser l’intervention, on est nombreux à tenter de gagner un peu de temps. Mais est-ce une bonne idée ?
Une fissure, ce n’est pas qu’un détail
Quand on pense « pare-brise fissuré », on imagine surtout un souci visuel. Pourtant, ce n’est pas le seul problème. Le pare-brise joue un vrai rôle dans la sécurité du véhicule. Il aide à maintenir la structure de l’habitacle, notamment en cas de choc ou de retournement. Une fissure affaiblit cette protection.
Et si vous avez un airbag passager, sachez qu’il s’appuie sur le pare-brise au moment du déploiement. Si ce dernier est fragilisé, le coussin peut ne pas se déployer correctement. Ce n’est donc pas qu’une question d’esthétique ou de confort de conduite. Un impact négligé peut vite devenir une faiblesse sérieuse.
Ce que dit la loi (et ce que vous risquez vraiment)
Sur le papier, rouler avec un pare-brise fissuré n’est pas toujours interdit. Tout dépend de l’emplacement, de la taille et de la nature de la fissure. Si elle se trouve dans le champ de vision du conducteur — c’est-à-dire dans une bande de 30 cm face au volant — là, c’est clair : vous risquez une contravention.
L’amende peut aller jusqu’à 135 €, sans retrait de point. Mais le vrai piège, c’est surtout le contrôle technique. Une fissure mal placée peut entraîner une contre-visite obligatoire, parfois même un refus pur et simple du contrôle. Et si l’agent estime que la fissure gêne votre vision, il ne fera pas de cadeau.
Certains pensent passer entre les mailles du filet… jusqu’au jour où ça coince au mauvais moment. Vous tombez sur un contrôle routier, ou pire, un accident se produit. Et là, même votre assureur peut vous le reprocher.
Que dit l’assurance ?
La plupart des contrats auto proposent une garantie bris de glace. Cette option permet de faire réparer ou remplacer le pare-brise, souvent sans avance de frais si vous passez par un garage agréé. Dans certains cas, il n’y a même pas de franchise à payer.
Mais attention. Si vous avez un sinistre et que l’expert constate que la fissure était ancienne et mal placée, cela peut poser problème. On peut vous reprocher un défaut d’entretien du véhicule. Et dans le monde de l’assurance, ce genre de détail fait parfois toute la différence.
En cas de doute, mieux vaut appeler votre assureur. Il vous dira ce que vous pouvez faire, ce qui est pris en charge, et comment procéder.
Ce qu’il faut faire dès l’apparition de la fissure
Première chose : ne claquez plus vos portières comme un joueur de rugby. Les vibrations font empirer les choses. Ensuite, évitez les écarts de température. Oubliez le désembuage à fond ou l’eau chaude sur le givre. Ça peut transformer un petit défaut en fracture nette en quelques secondes.
Une réparation rapide peut suffire si l’impact est petit et hors du champ de vision. Cela prend moins d’une heure, et certains prestataires se déplacent jusqu’à vous. Pratique, non ? En revanche, si la fissure est longue, ancienne ou mal placée, mieux vaut passer directement au remplacement.
Et les pare-brise modernes dans tout ça ?
Les véhicules récents ont souvent des pare-brise plus techniques qu’on ne le pense. Caméra de freinage automatique, détecteur de pluie, capteur de luminosité… tout ça est parfois collé sur le verre. Remplacer un pare-brise, ce n’est donc plus juste changer une vitre. Il faut aussi reprogrammer ces capteurs. Et ça, seuls les professionnels formés peuvent le faire.
Alors oui, vous pouvez encore rouler avec une fissure. Mais vous roulez aussi avec un risque… et pas seulement celui d’une amende. Mieux vaut réparer vite que stresser longtemps — et ça, c’est valable pour bien des choses.
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