Que sont ces nouveaux radars Dexter présents sur nos routes ?

Par Christophe Djafar | le 25 août 2025 | 6 min. de lecture
radar dexter
En résumé
  • Les radars Dexter, apparus en 2018, sont des voitures banalisées équipées de radars infrarouges invisibles qui enregistrent automatiquement les excès de vitesse, rendant les contrôles imprévisibles pour les conducteurs.

  • Le dispositif est désormais présent presque partout en France, sauf en Île-de-France et en Corse, avec un renforcement récent en Auvergne-Rhône-Alpes et trois véhicules actifs jour et nuit dans la Drôme.

  • Deux sociétés privées, Mobiom et OTC, assurent la gestion de ces voitures, suivant des trajets définis par les autorités selon le trafic, la dangerosité routière et les spécificités locales.

  • Chaque radar rapporte en moyenne 194 000 euros par an. Les autorités mettent en avant la sécurité routière, mais de nombreux automobilistes dénoncent une logique de rentabilité plutôt que de prévention.

Les radars Dexter intriguent, agacent parfois, mais ils changent surtout notre manière de conduire. Invisibles pour les automobilistes, ils sont désormais partout ou presque. Alors, que se cache-t-il derrière ce dispositif ? L’assurance auto Leocare fait le point.

Une nouvelle génération de radars

Les radars Dexter sont apparus en France en 2018. Leur grande particularité réside dans leur invisibilité totale sur les routes. Contrairement aux cabines fixes bien connues, ces radars se trouvent dans des voitures banalisées. Aucun panneau ne les annonce, aucun flash ne trahit leur présence. Résultat, le conducteur ne sait jamais quand il est contrôlé. C’est ce doute permanent qui en fait un outil redoutable.

L’État a choisi cette voie après une phase d’expérimentation à Évreux, en Normandie. Le principe était simple : confier à des sociétés privées des voitures équipées de radars infrarouges. Ainsi, les contrôles deviennent mobiles et beaucoup plus difficiles à anticiper.

Comment fonctionnent ces radars mobiles ?

À l’intérieur de ces véhicules banalisés se trouve un radar infrarouge capable de repérer automatiquement les excès de vitesse. Le conducteur du véhicule, employé par une société privée, ne fait que suivre un trajet défini par les autorités. Le reste est automatisé. Dès qu’une voiture roule trop vite, l’infraction est enregistrée sans flash visible ni signal sonore. La sanction tombe sans que l’automobiliste s’en rende compte.

Cette approche change tout. Avec un radar fixe, chacun sait où ralentir et où accélérer à nouveau. Avec un radar Dexter, il devient presque impossible de tricher. La simple idée qu’une voiture banalisée puisse être à côté de soi incite à respecter les limitations sur toute la route.

Une présence de plus en plus marquée

Au départ, seuls quelques départements étaient concernés. Aujourd’hui, presque toute la France a vu apparaître ces véhicules. Seules deux zones restent encore à l’écart : l’Île-de-France et la Corse. Mais le déploiement continue. Depuis l’été 2025, de nouveaux départements se sont ajoutés à la liste :

  • Ain
  • Alpes-de-Haute-Provence
  • Haute-Loire
  • Pyrénées-Orientales
  • Tarn-et-Garonne
  • Drôme
  • Loire (depuis août 2025)

Le dispositif s’installe aussi fortement en région Auvergne‑Rhône‑Alpes. Cette zone stratégique accueille désormais plusieurs véhicules Dexter, renforçant la surveillance dans un secteur où le trafic et les accidents sont importants. Les autorités régionales soulignent que ce déploiement vise à mieux cibler les zones accidentogènes, en particulier sur les grands axes.

D’ici la fin de l’année, près de 300 véhicules banalisés circuleront en plus des 150 déjà utilisés par les forces de l’ordre. Autrement dit, la probabilité de croiser un radar Dexter augmente chaque mois. Ce développement rapide répond à une volonté de renforcer la surveillance routière tout en libérant les policiers et gendarmes pour d’autres missions.

Les acteurs derrière le dispositif

Deux sociétés privées se partagent aujourd’hui cette mission. Leur zone d’action est clairement définie :

  • Mobiom couvre le nord et l’ouest du pays
  • OTC gère le sud

Leurs conducteurs ne choisissent pas leur itinéraire au hasard. Les trajets sont définis par les autorités selon le trafic, le taux d’accidents et les spécificités locales. L’objectif est clair : être présent là où les risques sont les plus élevés.

Cette délégation au privé permet aussi d’allonger les plages horaires de contrôle. Les voitures peuvent rouler tôt le matin, tard le soir ou même la nuit. Cela rend les contrôles encore plus imprévisibles et donc plus efficaces.

Un impact financier considérable

Les radars Dexter ne se limitent pas à un rôle de prévention. Ils représentent aussi une source importante de recettes pour l’État. Selon des chiffres de 2020, chaque voiture rapporte en moyenne 194 000 euros par an. Ce montant explique en partie pourquoi leur nombre augmente si vite. Pour les sociétés privées, ce marché est particulièrement lucratif, et pour l’État, c’est un moyen de financer ses politiques de sécurité routière.

Toutefois, cette dimension financière suscite des critiques. Beaucoup d’automobilistes estiment que l’objectif principal n’est pas la prévention mais la rentabilité. Ce reproche revient souvent dans les débats sur ces radars.

Des règles précises pour la tolérance

Les contrôles des radars Dexter appliquent une marge technique. Deux niveaux existent selon la vitesse du véhicule :

  • 10 km/h pour les vitesses inférieures à 100 km/h
  • 10 % pour les vitesses supérieures à 100 km/h

Cela signifie qu’à 130 km/h, la vitesse retenue sera de 117 km/h. Cette règle rend les contrôles plus justes, tout en évitant les sanctions pour de très petits dépassements.

Un outil contre la mortalité routière

Derrière la polémique se cache un problème bien réel. La vitesse excessive reste la première cause de mortalité sur les routes françaises. En 2024, elle était impliquée dans 29 % des accidents mortels. Dans certains départements comme la Loire, ce chiffre monte jusqu’à 36 %. En multipliant les contrôles invisibles, les autorités espèrent réduire ces drames.

Un exemple marquant vient de la Drôme. Depuis la fin de l’été 2025, trois voitures Dexter circulent dans ce département. Elles opèrent jour et nuit à la demande du préfet, après une année particulièrement meurtrière sur les routes. L’objectif est de renforcer la lutte contre les excès de vitesse dans une zone jugée prioritaire.

L’effet recherché est clair : rendre la conduite plus responsable sur l’ensemble du trajet, et pas seulement à proximité des radars fixes. Ce changement d’habitude peut sauver des vies. Même si certains automobilistes grognent, les chiffres rappellent l’enjeu de sécurité derrière ce dispositif.

Vers un futur de surveillance accrue

Avec déjà des centaines de véhicules en circulation et d’autres à venir, les radars Dexter semblent là pour durer. Ils illustrent une tendance de fond : l’utilisation de la technologie pour surveiller de façon discrète et efficace. Pour les automobilistes, cela signifie une vigilance de chaque instant. Car même si la polémique continue, l’État reste convaincu que ces contrôles sauvent des vies.

Les radars Dexter bouleversent notre rapport à la vitesse. Invisibles, mobiles et de plus en plus nombreux, ils marquent une nouvelle étape dans la lutte contre les accidents. Ils suscitent des critiques, mais leur efficacité sur la sécurité routière reste l’argument fort des autorités. Pour les conducteurs, la leçon est simple : respecter les limitations, car désormais, le radar peut être juste à côté sans qu’on le sache.

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