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Le puppy blues est un mal-être fréquent après l’adoption d’un chiot, marqué par de la fatigue, du doute et de l’irritabilité. Il touche près de 50 % des nouveaux propriétaires, souvent surpris par la réalité du quotidien.
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Les signes incluent tristesse, regrets, irritabilité ou pensées de renoncement. Ce ressenti est normal et ne signifie pas un échec ou un manque d’amour pour l’animal.
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Le phénomène est accentué par le manque de sommeil, la pression sociale, les attentes irréalistes et l’isolement émotionnel. Les profils anxieux ou isolés sont plus vulnérables.
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Pour surmonter cette phase, il faut établir une routine, demander de l’aide, consulter des professionnels et surtout, ne pas rester seul. Ce passage est temporaire et le lien avec le chien se construit avec le temps.
C’est une drôle de question, surtout quand on pense qu’adopter un chiot est censé être une source de joie. Pourtant, derrière les câlins et les mignonneries se cache parfois un ressenti plus complexe, souvent méconnu : le puppy blues. L’assurance animaux Leocare décrypte ce phénomène.
Une vague de doute après l’adoption
Adopter un chiot, c’est un vrai changement de vie. On se prépare à aimer, à jouer, à câliner. Mais on oublie souvent que ce petit être bouleverse tout. Sommeil, organisation, énergie : tout passe à la machine à laver émotionnelle. Et parfois, ce nouveau quotidien fait apparaître de la tristesse, de l’irritabilité, ou même un sentiment de regret. Rien d’anormal. Le puppy blues touche plus de monde qu’on ne le pense.
Ce terme désigne un état de mal-être émotionnel après l’arrivée d’un jeune chien. Certains nouveaux propriétaires se sentent dépassés. Fatigués. Pas à la hauteur. Loin de ce que montrent les réseaux sociaux, leur quotidien se remplit de pipis au sol, de pleurs nocturnes et de chaussures mâchouillées. Et ça, ça use. Pas physiquement seulement, mais moralement aussi.
D’après une étude de l’Université d’Helsinki publiée en 2024, près de 50 % des nouveaux propriétaires vivent ce genre de ressenti. Et pour 10 % d’entre eux, les symptômes prennent une forme plus sévère, proches d’une dépression. Fatigue, frustration, anxiété sont les trois émotions les plus fréquentes relevées.
Quand l’enthousiasme se transforme en épuisement
Les signes sont multiples. Vous vous sentez démoralisé sans trop savoir pourquoi. Votre chien vous agace alors que vous l’aimez. Vous doutez de vous. De votre capacité à être un bon maître. Parfois, vous pensez même à le rendre. Ce genre de pensée choque, mais il faut les accueillir avec lucidité. Elles traduisent une fatigue, un besoin d’aide. Pas un manque d’amour.
Les personnes les plus touchées sont souvent les primo-adoptants, les personnes seules, ou celles déjà en surcharge mentale. Les profils anxieux, perfectionnistes, ou très investis émotionnellement dans la réussite de leur adoption canine sont également plus sensibles à cette phase.
Ce qui déclenche le puppy blues
Plusieurs raisons se bousculent. D’abord, le changement brutal de rythme. Un chiot demande une attention constante. Sorties régulières, apprentissage de la propreté, socialisation, éducation… Cela prend du temps, de l’énergie, et ce n’est pas toujours gratifiant au début. Ajoutez à cela un sommeil en miettes, une charge mentale gonflée, et vous obtenez un cocktail propice à la saturation.
Ensuite, il y a le décalage entre fantasme et réalité. On imagine souvent que l’amour sera immédiat, fluide, comme dans une publicité. La vérité ? Le lien se construit. Il faut du temps. Des essais, des erreurs, de la patience. Et ce temps-là peut paraître long quand on se sent seul, incompris ou jugé.
Ce sentiment de solitude est souvent amplifié par l’absence de dialogue. Peu de gens osent dire qu’ils traversent un moment difficile avec leur chien. On craint d’être perçu comme incompétent ou cruel. Pourtant, parler, c’est déjà un pas vers l’apaisement. Les autres propriétaires de chiens sont souvent passés par là, même s’ils ne le crient pas sur tous les toits.
Les réseaux sociaux peuvent accentuer ce mal-être. Les contenus mettant en scène des chiots obéissants, affectueux et parfaits alimentent l’idée que si tout ne se passe pas bien, c’est qu’on est un mauvais maître. Ce contraste entre les images rêvées et la réalité du quotidien peut nourrir une profonde remise en question.
Une période transitoire plus ou moins longue
Bonne nouvelle : le puppy blues est généralement temporaire. Dans la majorité des cas, il disparaît en quelques semaines. À condition de ne pas s’isoler et de prendre soin de soi. Accepter qu’on traverse une période sensible est une vraie clé. Et non, cela ne remet pas en cause votre légitimité à avoir un chien.
Ce que votre chien peut ressentir
Le puppy blues peut fragiliser la relation. On devient moins patient, plus irritable. La routine est perturbée. Les moments de complicité deviennent rares. Et le chien, qui sent ces émotions, peut lui aussi se sentir perdu. Ce déséquilibre affecte l’apprentissage, les liens et le bien-être général. C’est un cercle dont il faut sortir vite.
Des gestes simples pour aller mieux
La routine aide beaucoup. Elle donne un cadre rassurant au chiot, mais aussi à son maître. Planifier les repas, les sorties, les jeux… permet de reprendre un peu le contrôle sur un quotidien chamboulé. Et cela évite les frustrations des deux côtés.
Le repos est aussi une ressource à ne pas négliger. Si vous en avez la possibilité, demandez de l’aide. À un proche, à un pet-sitter, à un voisin bienveillant. Une heure sans aboiements, parfois, c’est un luxe qui permet de recharger les batteries. Et de revenir vers son chien avec un peu plus de patience.
Un éducateur canin peut vous donner des clés concrètes pour mieux gérer les comportements gênants. Un comportementaliste se concentrera davantage sur la relation maître-chien dans son ensemble. Et si l’épuisement prend le dessus, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé mentale. Personne ne devrait traverser cela seul.
Quand le doute devient une vraie question
Alors, doit-on culpabiliser d’avoir ces pensées sombres ? Absolument pas. Elles sont souvent temporaires, liées à l’adaptation. La plupart du temps, elles disparaissent quand le lien avec le chien se renforce. Mais si malgré vos efforts vous sentez que la situation ne s’améliore pas, mieux vaut en parler à un professionnel.
Et si, vraiment, vous envisagez de vous séparer de votre chien, n’agissez pas dans la précipitation. Prenez du recul. Parlez-en. Il existe des structures capables d’aider, de conseiller, et parfois de prendre le relais si la cohabitation devient impossible. Ce n’est pas un échec. C’est une décision lourde, mais parfois légitime.
Le puppy blues est donc une épreuve, oui. Mais aussi un moment de construction. Une transition entre l’idée d’un compagnon parfait et la réalité, pleine de défis mais aussi de joies sincères. Avec un peu de soutien, une meilleure compréhension et du temps, cette phase laisse place à une belle complicité. Et ce petit chiot devenu grand deviendra, très souvent, un allié fidèle dans votre quotidien.
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