L’arnaque à l’irlandaise sur les parkings fait son retour, méfiez-vous !

Vous faites vos courses tranquillement, et soudain, un touriste anglophone vous interpelle. Il semble paniqué, perdu, sans portefeuille. Il vous demande un coup de main pour retirer de l’argent. Vous voulez bien faire, vous hésitez un peu, mais il insiste. Et voilà comment beaucoup de personnes se retrouvent à perdre plusieurs centaines d’euros. C’est ce qu’on appelle l’arnaque à l’irlandaise, un scénario bien rodé qui joue sur l’empathie et la confusion pour vider les comptes bancaires.

Comment fonctionne l’arnaque à l’irlandaise sur les parkings ?

Le principe est simple. Un faux touriste, souvent irlandais ou anglais, vous aborde sur un parking de supermarché ou une station-service. Il raconte qu’il a perdu son portefeuille, qu’il ne peut plus payer le carburant ou les péages. Son ton est sincère, son accent renforce sa crédibilité, et sa détresse paraît réelle. Il demande un service : retirer un peu d’argent pour lui, contre un virement immédiat. Il montre une application bancaire, fait semblant d’effectuer la transaction et vous remercie chaleureusement. Vous pensez l’avoir aidé. Le lendemain, rien sur votre compte.

Le stratagème joue sur la confiance et la compassion. L’arnaqueur se présente comme une victime pour mieux manipuler votre générosité. Sur les parkings, d’autres escrocs utilisent des méthodes similaires, comme l’arnaque au pneu crevé, un piège qui cible les conducteurs distraits.

Les techniques psychologiques utilisées par les escrocs

Les escrocs exploitent vos bons réflexes et vos émotions. Ils s’adressent à vous dans un moment où vous ne vous y attendez pas. Parking, station essence, sortie de magasin : des lieux anodins, où l’on baisse la garde. Leur discours est fluide, émotionnel, presque touchant. Ils savent exactement comment susciter la compassion et détourner votre attention. Certains vont même plus loin, simulant une panne ou une demande d’aide pour une soi-disant réparation de pare-brise sur les parkings.

Ils utilisent plusieurs leviers psychologiques :

• La détresse : un touriste en difficulté, loin de chez lui.
• L’urgence : il doit payer son carburant tout de suite.
• La confiance : il montre une fausse application bancaire ou une pièce d’identité.

Chaque détail est pensé pour vous rassurer et vous pousser à agir vite. L’escroc crée un sentiment d’urgence qui vous empêche de réfléchir.

Comment l’arnaque se déroule ?

Michel, pensait être prudent. Il était fatigué, pressé, et cet homme à l’accent irlandais semblait sincère. Il montrait une vraie application bancaire et une fausse preuve de virement. Tout paraissait en règle. Romain a donc retiré 280 euros et les a donnés. Le lendemain, plus de messages, plus de capture d’écran, et toujours aucun virement. L’arnaque était parfaite. Et comme pour l’arnaque à la carte routière, tout repose sur la mise en confiance et la rapidité d’exécution.

Ce témoignage illustre le pouvoir de persuasion des escrocs. Ils créent un lien, posent des questions personnelles, montrent de l’intérêt pour votre vie. Ce lien émotionnel rend la fraude crédible et désarme la méfiance.

Pourquoi cette escroquerie continue de faire des victimes

Parce qu’elle repose sur l’émotion. La générosité et la peur de refuser de l’aide sont leurs meilleures alliées. Les fraudeurs savent que, face à un discours convaincant, beaucoup se disent : “Je préfère perdre un peu d’argent que laisser quelqu’un dans le besoin.” C’est là que le piège se referme.

Le parking est le lieu idéal pour frapper : fréquenté, mais sans témoin direct. L’approche est rapide, l’interaction courte. Vous n’avez pas le temps de vérifier ou de douter. Les escrocs misent sur cette spontanéité. Certains automobilistes ont aussi été piégés par de fausses amendes ANTAI, preuve que la confiance reste leur arme favorite.

Enfin, l’accent étranger renforce la crédibilité du scénario. L’arnaqueur joue sur la barrière linguistique pour semer la confusion et limiter les questions.

L’arnaque à l’irlandaise est un délit puni par la loi

En droit français, cette pratique est qualifiée d’escroquerie selon l’article 313-1 du Code pénal. Tromper une personne pour obtenir de l’argent par des manœuvres frauduleuses est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. Si l’arnaque est commise en bande organisée ou avec usurpation d’identité, la peine peut grimper jusqu’à dix ans et un million d’euros d’amende.

Porter plainte permet de faire valoir vos droits et d’aider les autorités à identifier les auteurs. Même si le remboursement n’est pas garanti, cette démarche contribue à freiner la propagation de ces escroqueries.

Que faire si vous êtes victime d’une arnaque sur un parking ?

Réagissez immédiatement. Prévenez votre banque pour signaler la fraude et bloquer tout usage suspect de vos informations. Conservez les preuves : messages, captures d’écran, numéros de téléphone, date, heure et lieu du retrait. Rendez-vous ensuite au commissariat ou à la gendarmerie pour déposer plainte. Vous pouvez aussi le faire en ligne sur le site Ma Sécurité.

Lors du dépôt de plainte, détaillez tous les éléments dont vous disposez, cela facilitera l’enquête et augmentera les chances d’identifier l’escroc. Si vous avez subi un préjudice financier, vous pouvez aussi vous constituer partie civile pour demander réparation. Et si vous avez déjà été confronté à une situation similaire, découvrez comment vous en sortir après une arnaque sur un parking.

Les autres arnaques à connaître pour éviter les pièges sur les parkings

Les escrocs ne manquent pas d’imagination. Si l’arnaque à l’irlandaise est la plus connue, d’autres variantes circulent :

• Les faux parkings payants où des individus réclament de l’argent liquide pour stationner.
• Les fausses contraventions glissées sous les essuie-glaces avec un lien de paiement frauduleux.
• Les faux dons humanitaires sollicitant de l’argent pour une cause imaginaire.
• Les escroqueries au virement instantané où le fraudeur feint un transfert bancaire immédiat.

Toutes ces arnaques reposent sur le même principe : l’urgence, la confiance et la manipulation émotionnelle. Et si vous pensiez que ce genre de piège ne concernait que les routes, sachez que les faux bitumeurs irlandais continuent eux aussi de sévir un peu partout en France.

Nos conseils pour éviter de tomber dans le piège

Les forces de l’ordre rappellent que cette arnaque revient par vagues, surtout pendant les vacances. Les escrocs ciblent les parkings bondés et les automobilistes pressés. Quelques réflexes peuvent vous protéger :

• Ne jamais remettre d’argent liquide à un inconnu.
• Ne pas croire les preuves présentées sur un téléphone.
• Prévenir la sécurité du magasin ou la police en cas de doute.

Ces gestes simples évitent bien des pertes. Un vrai virement ne nécessite jamais un retrait en espèces. Et un véritable touriste acceptera toujours qu’on appelle la police. Les conducteurs avisés savent aussi qu’il faut rester attentif aux petites arnaques du quotidien, qu’il s’agisse d’un pneu crevé ou d’un prétendu bris de glace.

L’arnaque à l’irlandaise n’est pas une légende. Elle touche des personnes bienveillantes, convaincues de rendre service. Le danger ne réside pas dans la gentillesse, mais dans la manipulation. Ces escrocs exploitent la fatigue, le stress et la confiance naturelle. Garder la tête froide, même quelques secondes, suffit souvent à éviter le piège.

Avant d’aider, prenez un instant pour réfléchir. Un vrai touriste en difficulté acceptera toujours un coup de main officiel. Un escroc, lui, disparaîtra aussitôt. Et cette différence, aussi mince soit-elle, peut vous épargner bien des ennuis.