Mettre son appartement ou sa maison en location : étapes et guide complet

christophe djafar
Par Christophe Djafar Mis à jour le 25 novembre 2025 11 min. de lecture
En résumé

    • Vérifiez la décence légale du logement (surface, sécurité, équipements) et réalisez tous les diagnostics techniques obligatoires (DPE, plomb, gaz) à annexer impérativement au bail de location.

    • Choisissez stratégiquement le type de bail (meublé ou vide) en fonction de vos objectifs fiscaux et de la demande locative. Protégez-vous avec l’assurance PNO, fortement recommandée pour tout propriétaire.

    • Déterminez un loyer conforme aux plafonds des zones tendues. Sélectionnez un locataire de qualité en vous basant strictement sur les documents légaux autorisés avant de signer le contrat de location.

    • Après la signature, gérez les charges et l’indexation annuelle du loyer (IRL). Clôturez le bail par un état des lieux de sortie qui conditionne la restitution du dépôt de garantie sous un ou deux mois maximum.

location maison

Vous êtes propriétaire et vous souhaitez franchir le pas de la location de votre maison ou de votre logement ? Ce projet demande une organisation rigoureuse. De la vérification de la décence à la sélection du locataire, en passant par le bon choix du bail et de l’assurance, chaque étape est importante. Découvrez ce guide complet pour sécuriser vos revenus et réussir votre mise en location sans embûches.

Vérifier que le bien immobilier puisse être loué

La première démarche avant de mettre son logement sur le marché consiste à s’assurer de sa conformité légale. Le propriétaire est tenu par la loi de proposer à son futur locataire un bien logement décent, en bon état et salubre. Ne pas respecter ces critères peut entraîner des sanctions.

Les critères de décence du logement

Un logement est considéré comme décent si :

  • Il ne manifeste aucun risque pour la sécurité ou la santé de l’occupant.
  • Il n’est pas envahi de nuisibles ou de parasites.
  • Il présente une performance énergétique minimale.
  • Il contient des équipements de base comme une installation d’alimentation en eau potable, un réseau électrique conforme ou un coin cuisine.
  • Il comporte une pièce principale dont les caractéristiques minimales sont respectées.
Critère de superficie et volumeStandard légal
Surface habitable minimale9 m² au sol pour la pièce principale
Hauteur sous plafond minimale2,20 m
Volume habitable minimum20 m³

Si vous détectez des faiblesses, réalisez des travaux de rénovation ou de mise en conformité avant de mettre votre bien en location. Cela augmentera non seulement vos chances de trouver rapidement un locataire, mais les factures de travaux peuvent également être déduites de vos revenus fonciers, selon votre statut fiscal. Si vous envisagez de mettre en location votre bien qui est une véritable résidence secondaire, assurez-vous également que votre assurance couvre bien les risques liés à la location saisonnière ou longue durée.

Choisir le type de bail

Le type de bail que vous choisissez est une décision structurante qui impacte la durée de la location, l’imposition de vos revenus et les obligations d’équipement.

Options de location et leurs implications

Avant de rédiger votre contrat, analysez la demande locative de votre zone. Les petites surfaces, par exemple, sont souvent recherchées en location meublée.

Type de LocationCaractéristiques du bailIncidence sur le Loyer et l’Imposition
Location vide (Nue)Durée du bail de 3 ans (personne physique) ou 6 ans (personne morale).Loyer plus bas, locataires plus stables. Imposition en Revenus Fonciers (Micro-foncier ou Régime Réel). Dépôt de garantie : 1 mois de loyer hors charges.
Location meubléeDurée du bail d’1 an (9 mois pour les étudiants). Obligation de fournir une liste minimale de meubles.Loyer généralement plus élevé (5 % à 30 %). Fiscalité plus favorable (BIC – LMNP) avec abattement de 50 % en Micro-BIC. Dépôt de garantie : 2 mois de loyer hors charges.
Location saisonnièreDurée libre, inférieure à 90 jours.Loyer libre, rentabilité liée à l’attractivité de la zone. Déclaration préalable obligatoire en mairie.
ColocationSolution adaptée aux grandes maisons. Permet l’ajout d’une clause de solidarité dans le bail qui protège le propriétaire en cas d’impayés de l’un des locataires.Sécurise les loyers par la solidarité des locataires.

Le choix de la gestion est aussi à considérer ici : souhaitez-vous gérer vous-même votre location (réduisant les frais de gestion mais demandant plus de disponibilité) ou déléguer l’ensemble du processus (annonces, visites, états des lieux, encaissement des loyers) à une agence immobilière ? C’est un arbitrage entre temps et rentabilité.

Définir le montant du loyer

Fixer le montant du loyer ne s’improvise pas. C’est un équilibre entre le marché locatif et la réglementation en vigueur.

Les règles pour fixer le loyer

Si votre logement se situe dans une zone tendue où s’applique l’encadrement des loyers (issu de la Loi Alur), vous devez mettre votre loyer en conformité avec le plafond établi. Ne pas le faire vous expose à des sanctions financières.

En dehors de ces zones, vous avez plus de liberté. Le propriétaire doit s’appuyer sur :

  • Les estimations fournies par les agents immobiliers locaux.
  • Les données de l’Observatoire des loyers.
  • Le prix des locations de biens similaires dans le voisinage.

Enfin, si votre investissement bénéficie d’un dispositif fiscal (comme la loi Pinel), vous devez également respecter le plafond de loyer spécifique à la zone concernée par ce dispositif. Gardez à l’esprit qu’un loyer légèrement inférieur au marché peut vous assurer un remplissage optimal, car avoir un locataire est toujours mieux qu’une vacance locative.

Faire réaliser les diagnostics obligatoires

Le propriétaire a l’obligation légale de fournir un Dossier de Diagnostics Techniques (DDT) complet. Ces diagnostics doivent être réalisés avant les visites et annexés au contrat de location.

Les documents clés du DDT

Le DDT permet d’informer le futur locataire sur l’état réel du logement, sa consommation énergétique et son exposition aux risques.

DiagnosticObjet
Diagnostic de Performance Énergétique (DPE)Évaluation de la consommation énergétique.
Constat de Risque d’Exposition au Plomb (CREP)Pour les constructions antérieures à 1949.
État des installations électriques et de gazPour les installations de plus de 15 ans.
Diagnostic bruitEn zones d’exposition au bruit des aéroports.
État des risques naturels, miniers, technologiques et sismiques (ERNMTS)Information sur les risques spécifiques à la zone.
Audit énergétiqueSi le logement a un DPE classé F ou G.
État de présence de termitesSi la maison se situe dans une zone déclarée à risque.
État de l’installation d’assainissement non collectifSi le logement dispose d’une fosse septique.

Ces diagnostics permettent aux futurs occupants de mettre en regard les caractéristiques du bien et de faire un choix éclairé pour leur location.

Assurer son bien

Même si le locataire est obligé de souscrire une assurance habitation, le propriétaire a lui aussi des obligations à satisfaire et des intérêts à protéger. C’est ici que l’assurance propriétaire non-occupant intervient.

L’assurance PNO

L’assurance propriétaire non-occupant est obligatoire pour tout propriétaire d’un logement en copropriété (Loi Alur). Elle est aussi fortement recommandée si votre bien est une maison individuelle. Pour mieux comprendre cette obligation et ce qu’elle couvre, informez-vous sur l’assurance PNO

  • Elle couvre les dommages qui pourraient survenir lorsque le logement est vacant (entre deux locataires).
  • Elle prend le relai si l’assurance du locataire est insuffisante pour couvrir la totalité d’un sinistre (incendie, dégât des eaux, etc.).
  • Elle couvre votre Responsabilité Civile de propriétaire vis-à-vis des tiers, des voisins ou des locataires.

En complément, pour sécuriser vos loyers, vous pouvez choisir entre :

  • La Garantie Loyers Impayés (GLI) : Un contrat d’assurance qui vous verse les loyers si le locataire est défaillant.
  • La caution solidaire : Un tiers (garant) s’engage à payer à la place du locataire.
  • La garantie Visale : Un dispositif d’Action Logement qui prend en charge les loyers impayés.

Attention : vous ne pouvez pas cumuler la GLI et la caution solidaire (sauf si le locataire est étudiant). C’est soit l’un, soit l’autre.

Côté locataire, son obligation est de vous fournir une attestation d’assurance. En tant que propriétaire bailleur, vous devez vous assurer qu’il souscrit bien son assurance habitation pour locataire chaque année.

Bien choisir son locataire

Après avoir préparé votre logement et rédigé une annonce complète avec de belles photos, vous allez organiser les visites. C’est là que commence la sélection du bon profil. Pour préparer cette étape, et finaliser la souscription de votre contrat d’assurance, vous pouvez faire un devis en ligne afin d’obtenir un tarif pour votre couverture.

Processus de sélection et documents

Lors des visites, soyez à l’écoute des candidats à la location et répondez honnêtement à leurs questions. L’objectif est de trouver un locataire dont le dossier garantit la bonne exécution du contrat et le paiement des loyers.

Documents autorisés à demander au locataireDocuments strictement interdits
Les trois derniers bulletins de salaire et contrat de travail.La carte Vitale ou copie de la carte d’assuré social.
Un justificatif de domicile.Le Relevé d’Identité Bancaire (RIB) ou copie du compte bancaire.
Le dernier avis d’imposition (ou non-imposition).Un extrait de casier judiciaire.
Les actes de cautionnement (si un garant est présent).Des photos d’identité autres que celles figurant sur une pièce d’identité.
Attestation d’assurance habitation.L’autorisation de prélèvement automatique.

Demander des documents qui ne figurent pas sur la liste légale vous expose à une amende. Il est donc important de s’y conformer. Une fois que vous avez choisi le bon profil, vous pouvez passer à la préparation finale du contrat de location.

Connaître ses obligations de bailleurs pendant la mise en location

Une fois le contrat signé et les clés remises, vos obligations de propriétaire ne s’arrêtent pas. La gestion locative implique notamment la répartition des charges, la révision du loyer et l’entretien du logement.

Gestion des charges et réparations

La loi établit une distinction claire entre les dépenses qui incombent au locataire (charges récupérables, entretien courant) et celles qui restent à la charge du propriétaire (gros travaux).

Dépenses incombant au PropriétaireDépenses à la charge du Locataire (Charges Récupérables)
Gros travaux (toiture, façade, remplacement d’une chaudière, etc.).Entretien courant du logement et des menues réparations.
Remplacement d’équipements vétustes fournis (en location meublée).Dépenses liées à l’usage (eau, chauffage collectif, électricité parties communes).
Taxes (Taxe Foncière).Taxes locatives (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères).
Frais de gestion et d’administration du logement.Entretien du jardin privatif (taille, élagage, pelouse).

L’indexation annuelle du loyer

Vous avez la possibilité de réviser annuellement le loyer si deux conditions sont remplies :

  1. Le contrat de location contient une clause expresse de révision.
  2. Cette clause fait référence à l’Indice de Référence des Loyers (IRL) publié par l’INSEE.

La révision n’est pas automatique : vous devez la demander. Elle prend effet à compter de la date de la demande (il n’y a pas de rétroactivité). Si votre logement est classé F ou G au DPE, sachez que la révision annuelle est bloquée.

Savoir quoi faire après le bail

Le contrat prend fin ? Il est temps de formaliser la sortie du locataire et de régler les dernières obligations financières, notamment la restitution du dépôt de garantie.

L’état des lieux de sortie et ses conséquences

La dernière étape administrative consiste à réaliser l’état des lieux de sortie. Ce document est comparé à l’état des lieux d’entrée pour constater les éventuelles dégradations (hors vétusté normale).

  • Délai de restitution du dépôt de garantie :
    • 1 mois : Si l’état des lieux de sortie est parfaitement conforme à l’état d’entrée (aucune dégradation).
    • 2 mois : Si l’état des lieux de sortie est divergent et que des dégradations ont été constatées.

Le dépôt de garantie sert à couvrir les sommes restant dues au propriétaire (impayés, réparations) après déduction des justificatifs. Le non-respect de ce délai de restitution de 1 ou 2 mois entraîne une sanction : une majoration de 10 % du loyer mensuel (hors charges) pour chaque mois de retard commencé. Une bonne gestion de ces lieux permet de maintenir une relation locative saine et de clore correctement le bail.

La fiscalité de vos revenus

Vos revenus fonciers ou BIC provenant de la location sont soumis à l’impôt. C’est la bonne connaissance de ces régimes qui vous permettra d’optimiser vos revenus :

Régime FiscalLocation meublée (BIC)Location nue (logement vide) (Revenus Fonciers)
Régime forfaitairemicro-BIC (abattement de 50 %)micro-foncier (abattement de 30 %)
Régime réelDéduction des charges réelles + amortissement du bien.Déduction des charges réelles.

Le choix du régime réel en location meublée permet d’amortir la valeur du bien (et du mobilier), ce qui réduit fortement l’assiette imposable des revenus et rend cette location très attractive fiscalement pour les propriétaires.

Cet article a été rédigé à titre purement informatif. Les garanties et situations décrites sont susceptibles de ne pas être incluses dans l’offre d’assurance Leocare. Pour en savoir plus sur nos produits d’assurance, nous vous invitons à vous rendre sur cette page.

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