Tout savoir sur les voitures radars privées

Par Christophe Djafar | le 6 juin 2025 | 6 min. de lecture
voiture radar privee
En résumé
  • Les voitures radars privées, banalisées et équipées de radars infrarouges, peuvent flasher en roulant ou à l’arrêt. Les infractions sont automatiquement transmises à un centre de traitement, sans intervention du conducteur.

  • Présentes dans la majorité des régions françaises, elles couvrent désormais de nouveaux départements comme l’Ain, l’Ardèche ou les Bouches-du-Rhône. Seules l’Île-de-France et la Corse ne sont pas encore concernées.

  • Chaque véhicule coûte jusqu’à 86 000 € par an à l’État mais rapporte en moyenne 194 000 €. Leur efficacité est contestée, notamment sur l’impact réel sur la sécurité routière.

  • Les automobilistes peuvent contester une amende. Le dispositif suscite des critiques sur sa finalité fiscale, sa privatisation et le fait qu’il cible uniquement les excès de vitesse.

Vous avez peut-être croisé une voiture banalisée sur l’autoroute. Ni gyrophares ni uniformes à bord. Pourtant, cette voiture peut flasher votre vitesse sans que vous ne vous en rendiez compte. Certains radars vont même plus loin : les radars savent désormais si votre voiture est assurée, grâce à une lecture automatisée des plaques et un croisement avec les fichiers d’assurance. Depuis quelques années, des voitures radars privées sillonnent les routes françaises. Comment ça fonctionne ? Qui les conduit ? Sont-elles efficaces ?

Comment fonctionnent les voitures radars privées ?

Ces voitures banalisées ressemblent à s’y méprendre à des véhicules ordinaires. Pourtant, elles embarquent une technologie redoutable : un radar invisible installé à l’avant ou à l’arrière du véhicule. Il peut contrôler la vitesse des autres usagers en toute discrétion.

Contrairement aux radars fixes, pas de flash. Le système fonctionne à l’infrarouge et peut flasher à l’arrêt ou en mouvement. Oui, même garé sur le bas-côté, il peut relever une infraction. C’est ce qu’on appelle la surveillance embarquée automatisée.

Les informations recueillies sont transmises à un centre de traitement où des agents valident les infractions avant l’envoi de l’avis de contravention. Le conducteur à bord n’intervient jamais dans ce processus.

Les données sont traitées selon le RGPD et ne sont conservées que le temps nécessaire à l’établissement de la contravention. Vous disposez de droits d’accès et de rectification si besoin.

Qui conduit ces voitures et où circulent-elles ?

Ces voitures sont déployées dans de nombreuses régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire. Voici la liste complète des départements concernés :

  • Ain
  • Alpes-de-Haute-Provence
  • Ardèche
  • Ariège
  • Bouches-du-Rhône
  • Cantal
  • Haute-Loire
  • Pyrénées-Orientales
  • Tarn-et-Garonne

Ces départements rejoignent ceux déjà équipés dans les régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire. Seules l’Île-de-France et la Corse ne sont pas encore concernées. Seules l’Île-de-France et la Corse ne sont pas encore concernées.

Les conducteurs ne sont pas des policiers. Ce sont des salariés d’entreprises privées chargés de rouler à vitesse régulière sur des trajets précis. Ils ne choisissent ni la route ni l’horaire. Et surtout, ils ne voient pas qui est flashé.

Ces voitures circulent dans de nombreuses régions et leur nombre va tripler d’ici fin 2025. Le parc passera de 90 à 300 véhicules, selon les objectifs de l’État.

Les modèles sont banals : Peugeot 308, Ford Focus, Citroën Berlingo… Repérer ces véhicules est très difficile, car ils sont pensés pour être invisibles.

Certains indices peuvent tout de même alerter les automobilistes attentifs : une plaque avant blanche avec une police fine, un boîtier noir visible sur la lunette arrière ou le tableau de bord. Ces élements font partie du matériel de contrôle.

Sont-elles vraiment efficaces ?

C’est là que les avis divergent. Le gouvernement affirme que ces véhicules permettent de renforcer les contrôles sans mobiliser de forces de l’ordre. Objectif : faire baisser les excès de vitesse et les accidents.

Mais plusieurs associations d’usagers de la route ne sont pas convaincues. Elles reprochent à ces voitures de se focaliser uniquement sur la vitesse et de laisser de côté d’autres comportements dangereux.

Les données officielles sur leur impact sont très peu diffusées, ce qui rend toute évaluation compliquée.

Combien ça coûte à l’État ? Qui encaisse ?

Faire rouler une voiture radar privée pendant un an coûte entre 64 000 € et 86 000 € à l’État, mais rapporte en moyenne 194 000 € par véhicule et par an.

Les entreprises privées sont rémunérées via des contrats publics. Elles ne touchent rien sur les amendes, l’argent va directement à l’État. Cela finance, entre autres, des actions de sécurité routière.

Certains dénoncent une logique de rentabilité déconnectée de l’objectif de prévention, quand d’autres y voient un bon investissement public.

controle gendarmerie

Peut-on contester une contravention ?

Oui, bien sûr. Il est possible de contester une amende via le site de l’ANTAI ou par courrier. Et dans ce cas, comment contester une amende radar peut vous éviter des erreurs.

Vous pouvez demander la photo prise par le radar pour vérifier les données enregistrées, comme l’immatriculation ou la localisation. Cela ne suspend pas le paiement, mais peut aider dans la contestation.

Et si vous n’étiez pas au volant ? Le titulaire de la carte grise peut désigner le conducteur réel avec les preuves nécessaires.

Pourquoi ce dispositif fait-il autant débat ?

Parce qu’il touche un sujet sensible : la confiance. De nombreux automobilistes voient ces voitures comme un outil fiscal, pas préventif. Invisible sur la route, l’effet dissuasif serait faible.

Autre reproche : les autres infractions que la vitesse ne sont pas concernées. Et la privatisation d’une mission jadis publique fait grincer des dents.

La France est le seul pays européen à avoir externalisé cette tâche à des prestataires privés. Ailleurs, la conduite des radars mobiles reste une compétence publique.

Quelques conseils pour éviter les mauvaises surprises

Mieux vaut prévenir que payer. Voici quelques réflexes simples : gardez un œil régulier sur votre compteur, surtout lors des changements de limitation. Utilisez le régulateur de vitesse si votre voiture en est équipée, c’est un bon allié. Et fiez-vous à votre GPS ou une appli avec limitations en temps réel, ça peut faire la différence. Et si vous pensiez que payer le péage avec Apple Pay évitait les PV, vous pourriez être surpris.

Les voitures radars privées ne sont plus une nouveauté. Elles font partie du paysage routier. Elles sont efficaces pour certains, discutables pour d’autres, mais s’imposent discrètement. Comprendre leur fonctionnement permet d’éviter les mauvaises surprises. Et surtout, de mieux adapter sa conduite à un environnement routier qui évolue. Ce n’est pas un robot qui fait la route à votre place, mais autant connaître les règles du jeu. En cas de doute sur l’usage abusif de vitesse ou de substances, alcool, drogue et vitesse peuvent mener à un homicide routier.

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