Permis de conduire : le passage chez le médecin bientôt obligatoire ?

christophe djafar
Par Christophe Djafar Mis à jour le 24 octobre 2025 6 min. de lecture
En résumé
  • Le permis à vie disparaît, remplacé par une validité de quinze ans pour renforcer le suivi médical et garantir que chaque conducteur reste apte à prendre la route.
  • Une visite médicale périodique vérifiera la vue, les réflexes, la concentration et l’état de santé général du conducteur.
  • Tous les automobilistes seront concernés, y compris les jeunes et les seniors, avec un coût compris entre 36 et 50 euros non remboursé.
  • Le permis devient numérique dans toute l’Europe et les assureurs devront adapter leurs pratiques à cette nouvelle réglementation.
visite medecin

Conduire ne se résume pas à savoir manier un volant. C’est aussi une question de santé, de vigilance et de responsabilité. Et bientôt, il faudra peut-être prouver régulièrement que l’on est toujours apte à prendre la route. La réforme du permis de conduire adoptée au niveau européen change la donne : visite médicale, durée de validité limitée et modernisation du document. Voici tout ce qu’il faut savoir.

Quinze ans de validité

La réforme du permis de conduire s’inscrit dans une volonté d’harmonisation à l’échelle européenne. Le document ne sera plus valable à vie, mais pour une durée maximale de quinze ans. Ce changement permettra une mise à jour régulière des informations personnelles et des conditions de santé. Certains pays pourront choisir de ramfener cette durée à dix ans, notamment lorsque le permis fait aussi office de pièce d’identité. Pour les conducteurs âgés de plus de 65 ans, la validité pourrait être réduite, ce qui renforcerait le suivi médical.

Cette réforme du permis 2025 va plus loin que la simple mise à jour du papier rose. Elle vise à réduire les accidents en vérifiant régulièrement les aptitudes physiques et cognitives des conducteurs. Ce n’est pas une sanction, mais un moyen de s’assurer que chaque conducteur est en pleine possession de ses capacités.

La France dispose de trois ans pour adapter sa législation à ces nouvelles règles. Les conducteurs devront donc anticiper ce changement dès la publication des décrets d’application. Une période de transition permettra de renouveler progressivement les anciens permis, sans blocage administratif ni surcharge pour les préfectures.

Visite médicale obligatoire

La nouveauté la plus commentée reste la future visite médicale avant la délivrance ou le renouvellement du permis. Elle pourrait être obligatoire tous les quinze ans, voire plus fréquemment pour les seniors. Certains pays européens appliquent déjà ce principe sans difficulté. En Espagne ou en Italie, par exemple, cette visite est perçue comme un gage de sécurité et de responsabilité.

La réforme prévoit toutefois une certaine flexibilité : chaque État pourra choisir entre un contrôle médical classique ou un entretien d’autoévaluation. L’objectif est d’éviter une surcharge pour le corps médical tout en maintenant un suivi régulier de l’aptitude à conduire. Les tests porteront principalement sur la vue, les réflexes et la concentration.

Cette approche s’inscrit dans un cadre de santé publique. De nombreux accidents sont liés à des problèmes médicaux non détectés : troubles visuels, prise de médicaments affectant la vigilance, ou pathologies chroniques. Le lien entre conduite et médicaments sera mieux encadré pour renforcer la prévention et protéger tous les usagers.

Comment va se passer la visite ?

Pas de blouse blanche ni d’examen interminable. Cette visite ressemblera davantage à un check-up de routine. Le conducteur passera quelques tests simples, destinés à vérifier qu’il est toujours apte à prendre le volant en toute sécurité.

Voici ce que le médecin habilité évaluera :

  • La vue, avec un test de lecture et de perception des distances.
  • Les réflexes et la coordination, à travers quelques exercices simples.
  • La concentration et la mémoire à court terme, pour repérer d’éventuels troubles.
  • L’état de santé général, notamment les pathologies chroniques ou les traitements pouvant altérer la vigilance.

La visite durera une vingtaine de minutes et se fera chez un médecin agréé par la préfecture. Si tout est conforme, le conducteur repart avec son attestation de validité. En cas d’anomalie, un examen complémentaire pourra être demandé, sans suspension immédiate du permis.

Ce contrôle n’a donc rien d’un “examen éliminatoire” : il s’agit avant tout d’une démarche de prévention, pour éviter que des problèmes de santé ne deviennent un danger sur la route.

Les impacts sur les conducteurs

Concrètement, la réforme concernera tous les titulaires d’un permis de conduire. Les jeunes conducteurs verront leur période probatoire passer à deux ans, avec des règles plus strictes en cas d’infraction. Les détenteurs d’un permis B pourront continuer à conduire certains deux-roues légers, selon la réglementation en vigueur liée au permis B moto.

Pour les conducteurs plus âgés, la question de la visite médicale soulève des inquiétudes. Certains y voient une stigmatisation, d’autres une simple mesure de bon sens. Plusieurs États européens ont déjà instauré un suivi spécifique après 70 ans, et la France pourrait suivre cette voie avec un dispositif similaire au permis senior, basé sur une évaluation régulière plutôt qu’un examen strict.

Voici les principaux points à retenir pour les conducteurs :

  • Le coût de la visite restera modéré, entre 36 et 50 euros selon le mode de passage.
  • Ces frais resteront à la charge du conducteur et ne seront pas remboursés par la Sécurité sociale.
  • Une harmonisation européenne permettra un meilleur suivi des conducteurs entre les États.
  • Les automobilistes devront anticiper leur renouvellement pour éviter toute suspension de permis.
examen medical

Et les assureurs dans tout ça ?

Du côté des assureurs, cette réforme soulève plusieurs enjeux. D’un côté, elle pourrait aider à identifier plus précisément les conducteurs à risque, et ajuster les contrats en conséquence. De l’autre, certains redoutent qu’une visite médicale obligatoire complique l’accès à l’assurance pour certains profils.

Les compagnies devront probablement adapter leurs conditions générales et leurs critères d’évaluation. Cette évolution s’inscrit dans un mouvement plus large de mise à jour du cadre légal et des obligations contractuelles en matière de réglementation en assurance auto. L’objectif reste de garantir une couverture équitable tout en renforçant la prévention.

Modernisation du permis

Au-delà de l’aspect médical, la réforme prépare aussi le terrain à la dématérialisation complète du document. Le permis numérique européen sera accessible depuis un smartphone, sans supprimer la version physique pour ceux qui la souhaitent. Cette évolution facilitera les démarches administratives et limitera les fraudes.

Parallèlement, les anciens documents, notamment le célèbre papier rose, seront remplacés progressivement par un format sécurisé et unifié. Les conducteurs n’auront pas à changer leur permis tant que le permis rose reste valide. Le renouvellement se fera automatiquement au moment de la réédition du titre.

Cette réforme marque un tournant majeur : elle combine santé, sécurité et modernité. L’objectif est clair : améliorer la prévention sur les routes tout en simplifiant la vie des conducteurs. Conduire, ce n’est pas seulement maîtriser un volant, c’est aussi être en pleine possession de soi et de ses capacités.

Dans les prochaines années, les automobilistes devront s’adapter à ces nouvelles règles, mais cette évolution pourrait bien rendre nos routes plus sûres et nos conducteurs plus responsables.

Cet article a été rédigé à titre purement informatif. Les garanties et situations décrites sont susceptibles de ne pas être incluses dans l’offre d’assurance Leocare. Pour en savoir plus sur nos produits d’assurance, nous vous invitons à vous rendre sur cette page.

Je découvre quel tarif Leocare me propose !

Obtenir un devis