Savez-vous bien lire ce panneau réservé aux cyclistes ?

Chaque jour, des cyclistes passent au feu rouge sous le regard furieux des automobilistes. Non, ils ne grillent pas les feux. Ils obéissent à un petit panneau méconnu, souvent mal compris : le M12. Ce sujet touche aussi l’assurance vélo, car certaines compagnies d’assurance adaptent leurs formules d’assurance à ces nouvelles pratiques. Cotisation, responsabilité, couverture… tout change si le cycliste est impliqué dans un incident au feu. Les conducteurs et les assurances s’intéressent de plus en plus à ces évolutions qui peuvent entraîner des économies ou des ajustements. D’ailleurs, la visibilité à vélo fait partie des nouvelles règles du code de la route, et cela influence aussi les comportements au feu.

Vous ne voyez pas ce que c’est ? On vous explique tout, tranquillement et clairement.

Panneau M12 : un triangle jaune qui change les règles au feu rouge

Le panneau M12, c’est ce petit triangle accompagné d’un pictogramme de vélo jaune. Il indique que les cyclistes peuvent franchir un feu rouge pour tourner dans la direction signalée. Mais à une condition : ils doivent laisser passer les autres usagers. Ce panneau n’est pas là pour faire plaisir aux vélos, mais pour rendre la route plus fluide et plus sûre.

Il a fait son apparition en 2010, et depuis 2012, il est officiellement inscrit dans le Code de la route. Pourtant, beaucoup d’automobilistes ne savent pas ce qu’il signifie. Résultat : incompréhension, klaxon, cris, et parfois tensions musclées entre deux-roues et quatre-roues. Pour bien cohabiter, il faut aussi se poser la question : un cycliste doit-il descendre de son vélo sur un passage piéton ?

Cyclistes et feu rouge : que permet vraiment le panneau M12 ?

Quand un cycliste passe au rouge avec un panneau M12, il ne fait rien d’illégal. Il suit une autorisation précise, dûment encadrée. Il doit toutefois vérifier que la voie est libre et céder le passage si besoin. C’est une manière de fluidifier le trafic tout en évitant les accrochages.

Pourquoi cette tolérance ? Parce qu’un vélo au démarrage peut créer un moment de flottement dangereux, surtout devant un camion ou un bus. Le M12 permet de libérer l’espace avant que les motorisés ne redémarrent. Plus malin que révolutionnaire.

Pourquoi le panneau M12 est méconnu des conducteurs

Malheureusement, ce panneau est mal compris. Une étude récente a montré que la moitié des conducteurs ne le voient même pas au passage d’un carrefour. Et quand ils le voient, seule une minorité sait à quoi il sert.

Ce flou est source de conflits inutiles. Le cycliste pense être dans son droit. L’automobiliste croit qu’il brûle le feu. Sans clé de lecture, c’est le chaos. Ce qui manque ? Une meilleure information, dès l’apprentissage du code. Et pourquoi pas, quelques rappels bien placés sur les panneaux eux-mêmes.

Ce que dit le Code de la route sur le panneau M12

Le panneau M12 est encadré par l’article R.415-15 du Code de la route. Il indique que le cycliste peut franchir le feu dans la direction du panneau, uniquement s’il laisse passer les autres. Pas de priorité automatique donc. Et surtout, pas question de filer tout droit si la flèche indique un virage.

Ce cadre strict permet d’éviter les abus. Il ne s’agit pas d’un passe-droit, mais d’une permission circonstanciée. En cas d’accident, si le cycliste n’a pas respecté cette règle, sa responsabilité peut être engagée. L’assurance prendra le relais, mais les conséquences peuvent rester lourdes.

Qui est responsable en cas d’accident ?

Côté assurance, le M12 ne change pas tout, mais il pose quelques subtilités. Si un cycliste franchit un feu rouge sans panneau M12, il est en infraction. S’il le fait avec le panneau mais sans respecter la priorité, il engage sa responsabilité. Dans les deux cas, l’assurance vélo peut couvrir les dommages, mais la responsabilité civile reste engagée.

Ce genre de cas peut aussi entraîner des litiges, notamment si le panneau est mal positionné ou absent du champ de vision. L’installation de ces panonceaux doit donc respecter des règles strictes. Une collectivité qui les pose mal pourrait elle aussi être mise en cause en cas de litige.

Le panneau M12 : une idée importée des villes cyclables en Europe

La France n’a rien inventé ici. Les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne utilisaient déjà ce type de dispositif. Et les premiers retours ont été plutôt positifs : moins d’accidents, moins d’encombrements, plus de fluidité. Chez nous, son implantation a commencé doucement, mais s’est accélérée avec les zones 30. Les vélos électriques à ne pas manquer en 2025 ont aussi contribué à démocratiser ce genre de dispositifs.

L’éducation, l’aménagement urbain et l’information du grand public ont permis une meilleure adoption ailleurs. En France, la signalisation est parfois trop discrète. Raison de plus pour prendre quelques minutes et apprendre à repérer ce petit panneau triangulaire. Il ne mord pas, promis.

Cyclistes, automobilistes : comment mieux cohabiter grâce au panneau M12

La route, c’est un espace de partage. Le M12 est un outil de plus pour mieux cohabiter. Mais il ne fonctionne que si tout le monde en comprend le sens. Pour les automobilistes, savoir qu’un cycliste peut passer au rouge avec ce panneau, c’est éviter de klaxonner inutilement. Pour les cyclistes, le respecter, c’est rouler plus librement sans froisser les autres. Cela vaut aussi pour des équipements comme les feux clignotants arrière remplacés par des éclairages fixes sur les vélos.

Plutôt que de se battre pour une priorité, pourquoi ne pas apprendre à s’observer et se comprendre ? Le M12 est discret, mais il a le pouvoir de changer la manière dont on vit la route. Il suffit de savoir le lire, et d’en accepter la logique.

La prochaine fois qu’un cycliste passe au feu rouge devant vous, levez les yeux. Il y a peut-être un petit triangle avec un vélo jaune qui dit : « c’est autorisé ». Inutile de vous énerver. La route est déjà assez fatigante comme ça.

Comprendre ce panneau, c’est rouler plus intelligent. Pas besoin d’être cycliste pour ça. Juste curieux. Et un peu patient. C’est déjà beaucoup.