Avertisseur de radars : que dit la loi ?

Par Christophe Djafar | le 4 juin 2025 | 7 min. de lecture
avertisseur radar
En résumé
  • L’usage d’un avertisseur de radars est interdit depuis 2012. Il en va de même pour les détecteurs et brouilleurs. Les sanctions peuvent aller jusqu’à 1 500 € d’amende et 6 points de retrait, voire plus.

  • Les assistants d’aide à la conduite sont légaux s’ils signalent des zones de danger étendues, sans localiser précisément les radars. Coyote, Waze ou certains GPS récents sont autorisés dans ces conditions.

  • Utiliser un dispositif illégal impacte aussi votre assurance : refus d’indemnisation possible en cas d’accident, car cela peut être considéré comme une faute intentionnelle. Le conducteur reste responsable, même si un passager utilise l’appareil.

  • La réglementation varie en Europe. Allemagne, Belgique, Espagne ou Italie ont des règles différentes. Avant de franchir une frontière, il vaut mieux vérifier les lois locales pour éviter toute mauvaise surprise.

Vous pensez que votre appli GPS vous rend service avec ses alertes radars ? Attention, ça pourrait vous coûter bien plus qu’un simple détour. Parlons franchement : en France, certains outils sont tout sauf des copilotes légaux. Et cela peut aussi impacter votre assurance auto. Que vous soyez jeunes conducteurs ou assurés expérimentés, certaines compagnies d’assurance peuvent revoir vos garanties à la baisse. Cotisation revue à la hausse, économies envolées, ou formules d’assurance limitées… un simple dispositif peut tout compliquer. Même les assurances les plus souples n’aiment pas les petits arrangements avec la loi.

Un cadre juridique très clair depuis 2012

Depuis le 3 janvier 2012, la loi française interdit strictement l’usage des avertisseurs de radars. Ce n’est pas une suggestion, c’est une interdiction pure et simple. Selon le Code de la route, article R413-15, il est formellement interdit de posséder, transporter ou utiliser un dispositif qui signale en temps réel la présence de radars ou de contrôles de police.

Le décret n°2012-3 encadre cette règle. Il s’applique à tous les dispositifs, qu’ils soient matériels ou logiciels, intégrés ou non dans un véhicule. L’objectif est clair : pousser les conducteurs à respecter les limitations de vitesse en permanence, pas uniquement devant un radar.

Il faut bien distinguer trois catégories :

  • L’avertisseur de radars, qui utilise une base de données pour indiquer l’emplacement des radars (interdit depuis 2012).
  • Le détecteur de radars, qui scanne les ondes pour repérer un radar à proximité (également interdit).
  • Le brouilleur de radars, qui perturbe le fonctionnement d’un radar (délit puni pénalement).
avertisseur brouilleur detecteur radars

À quoi ressemble un avertisseur de radars ?

Il en existe plusieurs formes. Certains sont des petits boîtiers à poser sur le tableau de bord. D’autres sont intégrés dans des GPS. Et bien sûr, on les retrouve dans les applications mobiles. Leur rôle : prévenir la présence de radars ou de contrôles, ce qui les rend non conformes à la législation actuelle.

Quels dispositifs sont autorisés ?

Heureusement, tout n’est pas interdit. Il existe des outils parfaitement légaux pour rouler informé sans risquer une amende. Ce sont les assistants d’aide à la conduite, comme les versions actuelles de Coyote, Waze ou certains GPS mis à jour. Ces dispositifs ne donnent pas la localisation précise d’un radar, mais signalent plutôt une zone de danger.

Ces zones sont définies par la réglementation : 2 kilomètres en agglomération, 4 kilomètres sur route ou autoroute. Elles peuvent contenir un radar, un contrôle, ou tout autre aléa de sécurité. Le conducteur est informé d’un danger potentiel sans en connaître la nature exacte ni la position précise.

Cette évolution fait suite à une réforme de 2011 qui a permis aux fabricants de rester sur le marché, à condition d’adapter leur technologie. Tant que votre appareil respecte ces règles, il est parfaitement légal.

Quelles sont les sanctions ?

L’addition peut être salée : jusqu’à 1 500 euros d’amende. Et surtout, une perte de 6 points sur votre permis de conduire. Pour un jeune conducteur, c’est presque l’adieu à la voiture. La sanction peut même aller plus loin : suspension de permis, confiscation du dispositif, voire du véhicule dans certains cas. Ce type d’infraction peut transformer un simple trajet en cauchemar administratif et financier.

Les forces de l’ordre sont formées pour repérer ces appareils. Une vérification du véhicule, une inspection du téléphone, et la sanction tombe. Et non, dire que “l’appli était activée par défaut” ne suffira pas à vous sauver.

Pour les conducteurs en permis probatoire, perdre 6 points équivaut à une invalidation automatique du permis. Résultat : passage obligatoire par la case auto-école.

Et attention : dans le cas des brouilleurs, on ne parle plus d’une simple contravention. C’est un délit passible de 30 000 euros d’amende, 2 ans d’emprisonnement, et confiscation du véhicule.

Les applications : une astuce légale ?

Vous avez peut-être entendu parler de Waze ou Coyote. Ces applis n’indiquent plus la position exacte des radars. À la place, elles signalent des “zones de danger”. Astucieux ? Oui. Mais légal. Elles contournent la loi en élargissant l’information. Ce n’est plus un radar à 150 mètres, c’est une zone de plusieurs kilomètres où un danger est possible.

Depuis 2021, les autorités peuvent même bloquer temporairement ces signalements lors d’opérations sensibles. Résultat : le conducteur n’est plus forcément prévenu, même par l’appli.

Selon la Sécurité routière, ces restrictions sont déjà appliquées ponctuellement lors de contrôles d’alcoolémie ou de drogue, pour maintenir l’effet de surprise.

Alors oui, vous pouvez encore utiliser votre smartphone pour éviter les bouchons. Mais pour ce qui est de tricher avec la vitesse, c’est une autre histoire.

radar auto discriminant

En Europe, c’est comment ?

Pas tous les pays jouent avec les mêmes règles. En Allemagne, utiliser une appli ou un appareil signalant les radars est interdit depuis 2020. Une amende, un point en moins, et parfois la saisie de l’appareil.

En Espagne, les brouilleurs sont interdits, mais les détecteurs sont encore tolérés. En Belgique, c’est toujours autorisé, mais le vent tourne. Une étude mandatée par le gouvernement belge a montré que les utilisateurs d’avertisseurs reçoivent 50 % de PV en plus. Pas vraiment un argument pour les garder.

En Italie, les dispositifs passifs comme les GPS sont tolérés tant qu’ils ne signalent pas les contrôles en temps réel. Chaque pays a ses subtilités, mieux vaut donc bien se renseigner avant un voyage.

Bref, si vous voyagez en Europe, jetez un œil à la législation locale avant de prendre la route.

Et côté assurance, ça change quoi ?

Vous pourriez croire que ça n’a aucun impact sur votre assurance. Mauvais calcul. Si vous êtes pris en faute avec un dispositif interdit, votre assureur peut très bien refuser de vous indemniser en cas d’accident. L’usage d’un équipement interdit peut être considéré comme une faute intentionnelle. Résultat : pas de prise en charge, même si les dégâts sont lourds.

Certaines compagnies peuvent même appliquer des exclusions de garantie prévues dans les contrats. Par exemple, un contrat d’assurance auto peut contenir une clause précisant l’exclusion de toute couverture si l’infraction est volontaire.

Et si un passager utilise l’appareil à votre insu ? C’est le conducteur qui reste responsable en cas de contrôle. La vigilance est donc indispensable.

Bref, vous avez tout à perdre. Et difficile de contester ensuite, à moins d’engager un recours ou une médiation. Pas le genre de discussion que l’on aime avoir après un accident.

Que faire pour rester dans les clous ?

Le mieux, c’est de désactiver les fonctions interdites de votre appli. Et si vous avez un vieux GPS ou un boîtier douteux, mieux vaut le ranger définitivement. Les constructeurs ont mis à jour leurs systèmes, profitez-en.

Vous pouvez toujours rouler connecté, mais restez dans les limites. Suivre les règles, c’est éviter les mauvaises surprises. Et croyez-moi, il y a mieux à faire avec 1 500 euros que de les offrir à l’État.

Un avertisseur de radars peut paraître pratique, mais il peut aussi vous coûter cher. La loi est stricte, les sanctions sont lourdes, et les conséquences peuvent aller bien au-delà du simple PV. Il existe des moyens légaux de rouler informé. Alors autant les choisir.

Sur la route, mieux vaut compter sur sa prudence que sur un gadget risqué.

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