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Des faux vendeurs proposent des fruits et légumes prétendument locaux à domicile, livrent bien plus que demandé et réclament un paiement immédiat, souvent à un prix exorbitant.
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Le démarchage à domicile est strictement encadré : devis obligatoire, délai de 7 jours avant livraison, interdiction de paiement immédiat. Aucun droit de rétractation pour les produits frais.
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Pour se protéger : refuser toute pression, demander un devis, vérifier la légitimité du vendeur et signaler toute situation suspecte à la mairie ou à la police municipale.
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Certaines assurances habitation offrent une protection juridique qui aide à contester les litiges. Certaines communes organisent aussi la surveillance et l’alerte via des groupes de voisinage.
Un camion rempli de fraises et tomates garé devant chez vous. Un vendeur souriant, qui vante des produits “locaux et frais” à prix cassés. Tentant, non ? Pourtant, derrière ce tableau bucolique, se cache parfois une belle entourloupe.
Une escroquerie bien rodée
Tout commence souvent par une visite surprise. Trois personnes se présentent avec une camionnette bien garnie. Elles proposent des cagettes de fruits et légumes à un prix attractif. Le ton est amical, le discours bien huilé. Vous pensez faire une bonne affaire.
Mais très vite, la promesse tourne court. Les faux maraîchers livrent bien plus que demandé. Soixante kilos de patates et de pommes d’un coup. Et là, le coup de massue : l’addition s’envole à plus de 200 euros. Pas franchement ce que vous aviez prévu pour la soupe du dimanche.
Et quand vous tentez de refuser, il devient difficile de dire non. Le ton reste poli, mais la pression est bien là. Le client se sent obligé de payer. Ce scénario se répète un peu partout en France.
Une victime témoigne au micro de TF1 : “Trois hommes sont venus sonner chez moi avec une camionnette remplie de fruits et de légumes. Ils m’ont proposé une vente à des prix avantageux, en me disant que les produits venaient de la région. Je me suis dit : pourquoi pas ? Ça avait l’air d’être une bonne affaire.
Mais en réalité, ce n’étaient pas de vrais maraîchers. Ils m’ont livré environ 60 kilos de légumes, soit six fois plus que ce que j’avais demandé ! Et le prix… plus de 200 euros ! Je pense que je suis devenue toute blanche sur le moment, c’était énorme, c’était le prix de mes courses pour plusieurs semaines.
Même si l’un d’eux restait très gentil, la situation m’a mise tellement mal à l’aise que je me suis sentie obligée de payer. Une fois qu’ils sont partis, j’ai compris que je m’étais fait avoir. J’ai tout de suite appelé ma banque pour essayer de récupérer l’argent, mais j’ai découvert qu’il n’y avait pas de droit de rétractation pour les produits frais. Je me suis sentie piégée et impuissante.”
Ce que dit la loi
Dans le cadre d’un démarchage à domicile, le vendeur doit vous remettre un devis. Ce devis, vous pouvez l’accepter ou le refuser. Mais en aucun cas, il ne peut vous livrer immédiatement. Il doit attendre un délai de sept jours. Et surtout, vous n’avez rien à payer sur-le-champ.
En plus, pour les produits frais, la loi ne prévoit aucun droit de rétractation. Une fois les melons payés, pas moyen de les rendre. Ce vide juridique permet aux arnaqueurs de rester dans une zone grise. Pas très fair-play, mais malin.
Et pour couronner le tout, les produits ne sont pas toujours aussi locaux qu’annoncé. Des tomates espagnoles vendues comme bretonnes, ça fait grincer des dents.
Pourquoi ces arnaques fonctionnent si bien
Elles misent sur la surprise, la gentillesse, et la culpabilité. Personne ne s’attend à voir débouler un vendeur sur son pas de porte. Encore moins avec 50 kilos de pommes de terre sous le bras. Et puis, une fois la marchandise dans votre cuisine, difficile de dire “non merci”.
L’autre facteur clé, c’est le manque d’information. Peu de gens connaissent les règles autour du démarchage. Et encore moins les recours possibles en cas de litige.

Comment se protéger efficacement
La première arme, c’est de prendre votre temps. Rien ne presse pour acheter une salade. Demandez toujours un devis, même pour des fruits. Ne signez rien sur-le-champ. Et surtout, ne payez jamais immédiatement. C’est votre droit.
Renseignez-vous sur le vendeur. Existe-t-il en ligne ? A-t-il une entreprise enregistrée ? Un site, une page sociale, une preuve d’activité légale ? Si vous avez un doute, passez votre chemin.
Un autre bon réflexe, c’est de noter le numéro de plaque de la camionnette. Cela pourra toujours servir si vous souhaitez porter plainte. Et si l’on insiste, dites simplement que vous ne décidez jamais seul. C’est une bonne façon de gagner du temps, sans entrer dans un bras de fer.
L’aide souvent méconnue de votre assurance
Peu de gens le savent, mais certaines assurances habitation incluent une garantie protection juridique. Elle peut être bien utile. En cas d’arnaque, vous pouvez bénéficier de conseils juridiques. Un professionnel peut vous aider à contester un paiement, voire à porter plainte.
Mieux encore, les frais peuvent être pris en charge, selon votre contrat. Cela permet d’agir rapidement, sans attendre que la situation empire. Et parfois, une simple lettre de l’assureur suffit pour faire bouger les choses.
Ce type de garantie est parfois inclus, parfois optionnel. Il vaut donc mieux vérifier votre contrat. Si elle n’est pas présente, rien ne vous empêche de la rajouter. C’est souvent peu coûteux, pour un gros coup de pouce.
Des communes qui s’organisent
Certaines villes ne restent pas les bras croisés. Des caméras de surveillance sont installées pour repérer les camionnettes suspectes. Des patrouilles sont mises en place, et des groupes de voisins s’organisent via messagerie.
Une photo, un message, et la police municipale est alertée. C’est rapide, efficace, et souvent dissuasif. Quand les escrocs voient que la commune est vigilante, ils passent leur chemin.
En cas de doute, parlez-en
Vous avez eu un doute, une expérience bizarre ? Parlez-en autour de vous. Vos voisins peuvent être concernés. Et votre assureur peut vous conseiller, même si vous ne souhaitez pas porter plainte.
Se taire, c’est laisser le champ libre aux escrocs. En parler, c’est déjà agir. Et souvent, cela suffit à empêcher la prochaine arnaque.
Un panier de fruits, c’est bien. Mais sans la note salée qui va avec, c’est mieux. Alors la prochaine fois qu’un vendeur sonne à votre porte, gardez la tête froide. Et si besoin, parlez-en à votre assureur. Lui, au moins, ne vous forcera jamais à prendre 12 kilos d’oignons.
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