Méfiez-vous de la nouvelle arnaque au télépéage

Par Christophe Djafar | le 12 juin 2025 | 6 min. de lecture
voiture telepeage
En résumé
  • Le télépéage en flux libre facilite les escroqueries par SMS frauduleux, où un faux message demande un paiement de quelques euros pour un soi-disant solde dû.

  • Ces arnaques reposent sur des sites web très bien imités qui volent vos données bancaires. Même sans avoir pris l’autoroute, vous pouvez être visé.

  • Les fraudeurs ciblent les périodes de forte circulation et exploitent la confusion liée à ce nouveau système. Le doute profite à leur stratégie.

  • Pour s’en protéger : ne jamais cliquer, vérifier l’adresse du site, alerter votre banque en cas de clic, et signaler via cybermalveillance.gouv.fr.

Sur l’autoroute, vous pensiez avoir tout vu ? En matière d’escroqueries, certains n’hésitent pas à utiliser de fausses alertes comme celles concernant la livraison ou le péage : l’arnaque au télépéage qui se glisse discrètement dans votre quotidien. Elle arrive discrètement, comme une embuscade sur votre trajet retour. Vous recevez un SMS, il ressemble à un message officiel. Il vous annonce que vous devez régulariser un petit montant. Rien de méchant, juste quelques euros. Et c’est là que commence le vrai piège. L’assurance auto Leocare décrypte ce phénomène.

Péage en flux libre et fraude numérique

Les barrières de péage disparaissent peu à peu. Place au péage en flux libre. Vous roulez, les caméras scannent votre plaque, et vous réglez plus tard. Pratique, non ? C’est rapide, fluide, presque invisible. Mais ce système encore méconnu facilite la vie… des escrocs. Sans guichet ni ticket, il est plus difficile de savoir si on a vraiment payé.

Voici comment ça marche : lorsque vous franchissez un portique, votre plaque est automatiquement enregistrée. Vous avez ensuite 72 heures pour payer en ligne via le site de l’opérateur ou un badge télépéage. Passé ce délai, une majoration peut s’appliquer. Le système est déployé par exemple sur l’A79 et l’A13.

Ils en profitent pour brouiller les pistes. Ils envoient des messages qui ressemblent à ceux d’un véritable service client. Montant modeste, langage poli, et lien cliquable. Tout y est. Et pourtant, c’est une illusion.

Fraude au télépéage et vol de données bancaires

Le message prétend venir de votre opérateur de télépéage, comme ceux utilisés dans des escroqueries aux appels frauduleux ou aux fausses amendes ANTAI. Il vous parle d’un solde de 4 ou 6 euros. Il vous remercie, vous invite à cliquer pour régulariser. C’est clair, simple et… faux. Une fois sur le site, vous tombez sur un faux portail très bien imité. Vous entrez vos données bancaires en pensant être en règle. En réalité, vous venez de les offrir à un inconnu.

Ce type de fraude ne vise pas seulement les télépéagistes réguliers. Les hackers envoient leurs SMS en masse. Que vous ayez pris l’autoroute ou non, vous pouvez être ciblé. Leur but n’est pas de vous suivre à la trace, juste de tenter leur chance. Sur 10 000 messages, il suffit que 100 personnes cliquent pour que la fraude devienne rentable.

Pourquoi l’arnaque au télépéage piège autant de victimes

Les escrocs sont malins. Comme dans l’arnaque au SMS de livraison, ils savent que le nouveau système peut dérouter. Il n’y a plus de barrière, plus de ticket. Pas facile de se souvenir si on a payé ou pas. Et puis, un montant si petit, ça ne vaut pas la peine de se méfier… C’est justement ce raisonnement qui fait leur force. On se dit que ce n’est rien, qu’autant payer tout de suite.

Ils profitent aussi des périodes de fort trafic. Ponts, vacances, retours de week-end : les autoroutes sont pleines. Et les boîtes mail aussi. Le message frauduleux se glisse au milieu des vrais. Il arrive pile quand vous êtes fatigué, quand vous n’avez pas le temps de vérifier.

Identifier un faux SMS de télépéage

Déjà, retenez ceci : les opérateurs de péage ne vous contactent pas par SMS. Pas plus qu’ils ne vous demandent vos coordonnées bancaires par email. En cas de doute, ne cliquez jamais. Rendez-vous directement sur votre espace client, via le site officiel.

Les faux messages comportent souvent des anomalies, comme ceux repérés dans les cas de smishing ou de fausse carte grise. Adresse web suspecte, fautes d’orthographe, formulation bizarre. Parfois, tout semble parfait. Dans ce cas, mieux vaut ne rien faire.

Si vous recevez un message de ce type, signalez-le. La plateforme cybermalveillance.gouv.fr peut vous aider. Et si vous avez déjà cliqué, contactez votre banque sans attendre.

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Les réflexes à adopter face à une arnaque au télépéage

Premier réflexe : toujours vérifier l’adresse du site. Un lien fiable commence par “https://” et inclut le nom exact du service. Méfiez-vous des variantes trompeuses. Deux lettres inversées peuvent suffire à vous piéger.

Ne communiquez jamais vos informations personnelles à la va-vite. Même si vous êtes pressé, mieux vaut prendre une minute de recul. Et si un doute persiste, appelez directement le service client. Un appel de deux minutes peut vous éviter bien des ennuis.

Gardez aussi un œil sur vos comptes. Une activité suspecte ? Contactez votre banque immédiatement. Ils sauront vous guider et bloquer les transactions douteuses.

Enfin, informez vos proches. Ces escroqueries touchent tout le monde. Vos parents, vos amis, vos collègues. Un simple partage d’info peut éviter des déboires à quelqu’un de votre entourage, surtout quand on connaît l’ingéniosité des cybercriminels pour ruiner un téléphone avec un simple câble USB.

Et si vous avez déjà cliqué sur un lien frauduleux, voici les bons gestes à suivre : changez vos mots de passe, activez la double authentification si possible, surveillez vos relevés bancaires pendant plusieurs semaines, et déclarez l’incident sur le portail cybermalveillance.gouv.fr. Ces réflexes simples peuvent limiter les dégâts.

Ce que font les sociétés d’autoroute contre les arnaques

Les sociétés d’autoroute ne restent pas les bras croisés. Face à la multiplication des arnaques, comme celles au QR code sur les bornes de recharge, elles renforcent leurs dispositifs. Elles diffusent des messages de prévention. Elles rappellent qu’elles ne contactent jamais leurs clients de cette façon. Certaines mettent à jour leur site pour signaler les tentatives d’usurpation.

Des campagnes nationales sont également menées en lien avec la FBF, la CNIL, et le gouvernement. Elles informent sur les bons réflexes à adopter face à ces fraudes. Des messages circulent aussi sur les réseaux sociaux et dans les newsletters officielles.

Elles travaillent aussi avec les autorités. Les fraudes sont signalées. Des enquêtes sont ouvertes. Mais les escrocs sont rapides, mobiles, souvent à l’étranger. Mieux vaut les devancer plutôt que courir après.

Télépéage, cybersécurité et vigilance numérique

Le télépéage en flux libre, c’est pratique. Mais il change nos habitudes. Il demande un peu plus de vigilance. Les escrocs savent où se glisser : entre nos automatismes et notre confiance.

Alors prenez le temps. Lisez bien les messages, comme vous le feriez en repérant une tentative d’arnaque à la voiture d’occasion. Doutez, même d’un tout petit montant. C’est souvent le détail qui cache le piège. Et n’oubliez pas : sur la route comme sur Internet, mieux vaut ralentir que foncer dans le mur.

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