La conduite supervisée est idéale pour les jeunes apprentis conducteurs de plus de 18 ans n’ayant pas bénéficié de l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC). Complément d’une formation classique en auto-école, cette formule offre des avantages similaires à la conduite accompagnée, sans la contrainte du kilométrage minimum. Focus sur cette formule et l’assurance conduite supervisée.
La conduite supervisée est l’une des quatre formes d’apprentissage à la conduite reconnues en France ; les trois autres étant : la conduite classique, la conduite accompagnée et les stages de conduite en accéléré.
Elle permet à un ou une jeune automobiliste de 18 ans et plus de développer une expérience significative de la route sous la supervision d’un conducteur expérimenté choisi par ses soins. Cet apprentissage implique un parcours minimum de 1000 kilomètres parcourus.
L’assurance en conduite supervisée est conditionnée à l’accord de l’assureur assurant le véhicule conduit dans ce cadre. La formule d’apprentissage est, quant à elle, conditionnée à la validation de la formation théorique (Code de la route) et l’accord préalable de l’enseignant de l’auto-école. Cet accord est donné selon divers critères :
La conduite supervisée est une formule d’apprentissage offrant deux principaux avantages. D’une part, elle favorise le renforcement de la formation initiale de 20 heures en auto-école, ce qui permet de gagner en confiance au volant avant de passer l’examen du permis. D’autre part, elle est également ouverte aux candidats ayant échoué à l’épreuve pratique, ce qui évite de prendre de nouvelles heures très coûteuses avant de se représenter devant un examinateur.
Quant aux inconvénients, ils portent principalement sur l’assurance du véhicule utilisé en conduite supervisée. Il n’est pas rare qu’elle soit recalculée pour intégrer le risque de sa conduite par une personne novice. Il est donc important de comparer les coûts d’assurance en conduite supervisée avant d’opter pour cette formule.
Outre l’accord du moniteur de l’auto-école, la possibilité de parfaire son apprentissage dans le cadre de la conduite supervisée exige certains prérequis :
Le candidat ou la candidate à cette méthode d’apprentissage doivent donc être assez autonomes au volant d’une voiture sans double commande avant d’envisager la conduite supervisée.
Après la formation initiale de 20 heures et l’obtention des autorisations nécessaires au démarrage de l’apprentissage en conduite supervisée, un rendez-vous préalable de 2 heures minimum est fixé. À cette occasion, un contrat type de l’enseignement est signé. Il précise le programme, le déroulement, le prix et les moyens de paiement de la formation ainsi que des prestations administratives. Le contrat précise également les obligations de chacun.
Ces détails pratiques réglés, des conseils sont délivrés par le moniteur de l’auto-école au candidat ou la candidate et son accompagnateur. Ces derniers reçoivent respectivement un livret d’apprentissage et un guide à l’accompagnement de la conduite supervisée.
Au cours de la formation, deux cours sont à programmer avec le moniteur auto-école : l’un pour évaluer l’évolution de la conduite de l’élève ; l’autre à la fin de l’apprentissage de la conduite supervisée pour valider la capacité de l’élève à réussir l’épreuve théorique du permis de conduire.
Si le guide de l’accompagnateur rappelle les objectifs de la formation et ses modes d’encadrement, le livret d’apprentissage permet aux candidats de noter toutes leurs observations, leurs questionnements et axes d’amélioration. Il doit aussi impérativement indiquer les kilomètres parcourus, les temps et moments (jour ou nuit) de chaque trajet, les problèmes rencontrés, etc.
Le moniteur d’auto-école, quant à lui, doit y reporter le nombre d’heures de conduite réalisé avec l’élève ainsi que les rendez-vous d’évaluation avant le passage de l’examen pratique.
Le livret d’apprentissage est un document qui peut être exigé par l’examinateur de l’épreuve pratique, mais aussi par la gendarmerie ou la police nationale en cas de contrôle routier.
Il existe un certain nombre de règles à respecter durant l’apprentissage de la conduite supervisée. Elles portent principalement sur :
Afin de permettre l’identification facile du véhicule d’apprentissage par les autres usagers de la route et les autorités compétentes, il est obligatoire de placer un disque autocollant ou magnétisé de la conduite accompagnée à l’arrière gauche (et sur la remorque si la voiture en est pourvue).
Comme en conduite accompagnée, les apprentis conducteurs en conduite supervisée optimisent le coût de leur formation grâce à la réduction du nombre d’heures de conduite effectuées en auto-école. De manière générale, on constate que la conduite supervisée nécessite 25 heures de conduite contre 35 à 40 heures pour un apprentissage classique. Sachant qu’une heure de conduite est facturée entre 42 et 53 €, les comptes sont vite faits.
Que cette formule soit choisie avant un premier passage ou après un premier échec à l’examen pratique, elle permet donc de réduire la note tout en prenant de l’assurance au volant sans aucune limite de temps.
Les règles de l’assurance avec conduite supervisée sont strictes, mais claires : aucune pratique de conduite supervisée avec un véhicule, quels que soient son kilométrage et sa date d’immatriculation, ne peut être envisagée sans l’accord écrit de la compagnie d’assurances. Cet accord est notamment conditionné par le comportement routier du ou des accompagnateurs dont les noms sont mentionnés dans le formulaire d’accord joint au contrat de formation.
Selon le contrat d’assurance auto initial souscrit, cet accord peut faire l’objet d’une extension de garantie afin de couvrir le risque pesant sur le véhicule conduit par l’élève que l’assurance mentionne sur le contrat en qualité de « conducteur autorisé ». Le coût de l’assurance en conduite supervisée peut donc être revu à la hausse, mais cette hausse n’est pas systématique.
Après la réussite à l’examen pratique, la formation en conduite supervisée ne réduit pas la durée de la période probatoire. Comme pour tout jeune conducteur, titulaire du permis de conduire de catégorie B, celle-ci est de trois ans sans infraction pour obtenir ses 12 points sur son permis de conduire. Elle est de deux ans pour les jeunes conducteurs ayant suivi une formation en conduite accompagnée.
Ces deux formules d’apprentissage divergent sur la forme non sur le fond. En effet, les attendus des formations visent dans les deux cas une excellente maîtrise de la conduite en situation réelle et du Code de la route.
La différence porte donc sur la forme. Alors que la conduite accompagnée (ACC) impose une durée (une année) et un kilométrage (3000 km) minimums, ces contraintes n’existent pas en conduite supervisée conformément à la loi n°2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités et au décret n°2020-605 du 18 mai 2020.